Le rôle des partenaires channel ne consiste pas seulement à fournir du matériel et des services mais aussi à aider leurs clients à « avoir une vue d’ensemble de leur empreinte environnementale et à prendre des mesures concrètes pour la réduire », estime Sylvain Frodé de la Forêt, vice-président senior des canaux et de la data chez Schneider Electric (cf. photo), auprès de Microscope. « En tant que conseillers et fournisseurs de solutions aux entreprises, les partenaires peuvent intégrer la durabilité dans leurs offres, encourager l’adoption d’outils numériques écoresponsables et montrer à leurs clients le retour sur investissement et les gains d’efficacité des technologies durables ».
Une étude menée par le grossiste IT britannique Westcon-Comstor sur son empreinte carbone constate une baisse de ses émissions de scope 1 et 2 mais une augmentation de ses émissions de scope 3, c’est-à-dire de sa chaîne d’approvisionnement qui représente 99% du total des émissions. Les émissions de scope 3 proviennent d’activités en amont et en aval : la fabrication et le transport en amont des biens et services achetés, la consommation d’énergie en aval pour utiliser le matériel. « Cela signifie que les partenaires de distribution doivent être au cœur de toute stratégie commerciale », selon le journaliste freelance Billy MacInnes. Les entreprises de distribution « sont particulièrement bien placées pour accélérer les réductions de scope 3 ».
En amont, les distributeurs IT peuvent faire pression sur les fabricants en donnant la priorité aux produits fabriqués à partir de matériaux recyclés ou d’énergies renouvelables. En aval, ils peuvent promouvoir du matériel sobre en énergie, prolonger le cycle de vie des produits avec des services de reconditionnement et de recyclage, et intégrer la durabilité dans leurs ventes en sensibilisant les clients au coût total de possession et aux émissions tout au long du cycle de vie.
Les partenaires de distribution peuvent notamment choisir de travailler avec les fournisseurs sur des expéditions consolidées, d’opter pour le fret maritime plutôt que l’aérien et d’utiliser des carburants à faible teneur en carbone. Demander des chiffres précis sur les émissions liées au transport contribuerait à lever des incertitudes et à encourager des réseaux logistiques plus efficaces.
De plus, les partenaires peuvent décarboniser leurs propres activités en privilégiant les réunions virtuelles, le train plutôt que l’avion pour les déplacements en régions et en mettant en œuvre des politiques de transport durable en interne : des incitations à utiliser les transports publics, des installations pour les vélos et des bornes de recharge pour les véhicules électriques.
Pour Sylvain Frodé de la Forêt, le canal peut véritablement créer un effet d’entraînement en matière de développement durable dans l’ensemble des écosystèmes.