L’appétence du marché pour tout ce qui a trait au numérique responsable donne des ailes à EasyVirt. Éditeur d’une solution de pilotage des infrastructures virtuelles baptisée DC Scope, EasyVirt voit sa popularité s’accroître rapidement parmi les grands intégrateurs et hébergeurs français. En deux ans, le nombre de ses partenaires actifs est ainsi passé de quatre ou cinq à une vingtaine. À ses partenaires historiques tels que Axians ou Cheops Technology, se sont ainsi ajoutés ces derniers mois HelpLine, Metanext, NeoEdge, Spie ICS ou ArcITek. Et les grands intégrateurs systèmes tels qu’Atos, CapGemini ou Thalès l’intègrent volontiers – et de plus en plus fréquemment – dans leurs réponses aux appels d’offres.
Cet engouement, EasyVirt le doit en grande partie à son expertise historique dans le green IT. Une expertise qu’il a su insuffler dans DC Scope. DC Scope est à la base un outil de supervision et de pilotage des machines virtuelles VMware. « La virtualisation, c’est bien mais ça génère des biais, explique Martin Dargent, son directeur général. Ainsi, on s’aperçoit à l’usage qu’en moyenne 80% des machines virtuelles sont surdimensionnées et que 5% sont complètement inutiles ». A contrario, d’autres subissent des problèmes de performance. DC Scope est capable d’analyser le comportement des machines virtuelles, de fournir des recommandations pour améliorer leurs performances, d’identifier et résoudre les problèmes critiques, de simuler la charge d’un nouveau projet et de calculer les prix de revient par machine virtuelle ou par projet/application.
Sorti début 2016, DC Scope en est maintenant à sa 8è version. C’est un produit mature et reconnu sur son marché. Mais avant de le lancer, EasyVirt avait tenté de commercialiser sans succès un autre produit, Optimize, qui permettait de déplacer des machines virtuelles à chaud et d’éteindre et rallumer des serveurs physiques. Une solution qui surfait sur la première vague greenIT, celle du début des années 2010, et qui visait à optimiser la facture énergétique des serveurs. Trop en avance et d’un retour sur investissement trop aléatoire, le produit a été un échec.
Mais l’expertise greenIT développée à cette occasion, EasyVirt la recycle depuis un peu plus d’un an sous forme d’indicateurs orientés greenIT qui viennent enrichir sa solution DC Scope. À titre d’exemple, en sus de ses fonctions de type « finops », DC Scope est en mesure de calculer l’impact carbone des serveurs physiques et virtuels en incluant à la fois l’énergie consommée mais également l’énergie dite grise (consommée pour fabriquer, transporter et traiter les matériels en fin de vie) ; de déterminer l’efficacité énergétique des serveurs physiques et virtuels et de mesurer l’impact Co2 des applications. « Des indicateurs spécifiques greenIT qu’on est les seuls à apporter », assure Martin Dargent.
C’est donc de l’intégration réussie d’indicateurs greenIT dans son outil de pilotage de la virtualisation qu’EasyVirt tire son succès actuel. De fait cette dimension greenIT est devenu un argument majeur dans la décision d’achat des clients, estime Martin Dargent. D’autant que DC Scope est porteur d’un véritable retour sur investissement, selon lui : « quand on pilote bien ses serveurs virtuels et réels, on évite d’en racheter inutilement. On fait donc des économies sur les achats évités de machines mais également sur les licences logicielles et sur le temps passé en analyse», détaille le directeur général. Et de préciser que le coût de DC Scope – il faut compter 2.400 € par an pour 100 machines virtuelles – est « généralement amorti en trois ou quatre mois. »
La société, qui compte 130 clients et emploie une dizaine de personnes, devrait achever son exercice 2021 sur un chiffre d’affaires de près de 1 M€ en croissance de 30%. Son exercice 2022 devrait être marqué par l’accélération de son internationalisation – EasyVirt a signé avec Prianto au Bénélux, Soft Pi en Italie, Zaltor en Espagne et est en cours de négociation avec des distributeurs en Allemagne, en Autriche, en Suisse et en Amérique du Nord – et par la sortie imminente d’un nouveau module réseau qui permettra de cartographier les flux applicatifs entre machines virtuelles. Jusqu’à maintenant, l’entreprise s’est financée sur fonds propres.