Profitant d’un contexte porteur après la crise sanitaire, les cadres ne se sont pas privés d’aller chercher ailleurs de nouvelles perspectives de carrière ou de meilleurs salaires. Selon l’Association pour l’emploi des cadres (Apec), ce mouvement se lit dans la hausse de 20% entre 2021 et 2022 des démissions de salariés en CDI. Par ailleurs en cette rentrée 2023 encore marquée par l’inflation, 43 % des cadres considèrent le changement d’entreprise comme un levier pour gagner plus. Un indicateur en hausse de 17 points par rapport à 2022.

Pour l’élaboration de son rapport « Comment les cadres démissionnent-ils ? », l’Apec a interrogé 1.600 cadres ayant quitté leur entreprise précédente en 2022 suite à une démission. La très grande majorité d’entre eux a joué la carte de la sécurité puisque 85% avaient retrouvé un nouveau poste avant de remettre leur démission. Parmi eux, 49% après avoir candidaté à un autre poste et 36 % après avoir été chassés par une entreprise ou un cabinet de recrutement.

La primeur de l’annonce de démission revient le plus souvent au manager direct (63%) et rarement au DRH (11%). Dans 20% des cas, la confidence est d’abord faite aux collègues de travail. Même si elle ne s’impose pas légalement, l’envoi d’une lettre de démission est systématique, ce qui est aussi un moyen d’éviter les litiges. 47% ont privilégié une remise en main propre, 33% un envoi avec accusé de réception et 18% par mail.

Il est intéressant d’apprendre qu’avec les tensions sur les recrutements, 42% des cadres ont déclaré que l’entreprise avait essayé de les retenir et même 52% pour ceux avec des responsabilités hiérarchiques. Suite à quoi, seulement 4% des cadres démissionnaires ont été totalement dispensée de préavis et plus des deux tiers (62%) ont dû en effectuer la totalité.

Pour terminer, plus de 8 cadres sur 10 estiment être restés en bons termes avec leur ancien employeur et en retour, 53% se déclarent prêts à réaccueillir un ancien collaborateur.

Toutefois une autre étude internationale publiée l’an dernier par Morning Consult montrait que les frustrations causées par le management et le manque de valorisation étaient en tête des raisons de départs en France. Ce qui n’est pas vraiment de nature à favoriser les « retours boomerang ».