Un sujet alimentera certainement les discussions de couloir lors de la prochaine conférence RSA : le boycott de la manifestation par plusieurs conférenciers programmés. Suivant l’exemple du directeur de la recherche de

l’éditeur finlandais F-Secure, Mikko Hypponen, qui avait annoncé voici deux semaines qu’il n’irait pas à San Francisco le mois prochain, huit autres experts ont d’ores et déjà fait savoir qu’ils feraient de même. Parmi eux on trouve des représentants de Google, de la fondation Mozilla, de cabinets de conseil ou encore de l’American Civil Liberties Union. Ils entendent ainsi protester contre les accointances de la filiale d’EMC avec la NSA.

S’appuyant sur des documents fournis par Edward Snowden et sur des révélations, sous couvert d’anonymat, d’employés de l’éditeur, Reuters a en effet révélé il y a trois semaines que RSA avait touché de l’agence américaine 10 millions de dollars pour installer un accès dérobé dans l’algorithme de chiffrement utilisé par sa solution BSafe. 

RSA a démenti l’information sans toutefois convaincre. L’éditeur avait en effet reconnu dans un mail envoyé à ses clients le 19 septembre dernier que BSafe contenait probablement une porte dérobée, enjoignant à ces derniers de désactiver le générateur de nombres aléatoires Dual_EC_DRBG, utilisé par défaut. L’envoi de ce mail faisait suite à la révélation du Guardian et du New York Times concernant le scandale Prism.

RSA annonce les chiffres de 24.000 visiteurs, 560 intervenants et 350 exposants pour sa conférence qui se déroulera du 24 au 28 février au Moscone Center de San Francisco.