À partir du 1er avril, la branche corporate de Koesio se détachera du groupe pour (re)devenir indépendante. Les deux entreprises qui la constituent, Koesio Corporate IT (l’ex-Quadria, renforcé d’une partie de Noeva) et sa filiale Koesio Corporate Technology (issue de la fusion d’Aviti et de CIS Valley en 2024), qui pèsent ensemble 350 M€ de chiffre d’affaires annuel pour un effectif de quelque 700 salariés, seront cédées à deux fonds d’investissements : groupe Chevrillon et Arkéa Capital. Le premier deviendra majoritaire (avec 51 % du capital), le second se contentant de 14 % des parts. Le groupe Koesio gardera 20 % de l’ensemble et les 15 % restant seront détenus par les managers (12%) et les salariés (via un fonds commun de placement).

Au passage, Koesio Corporate IT (CIT) et Koesio Corporate Technology (CT) sont rebaptisées respectivement Heliaq et Heliaq Solutions. C’est le directeur général de Koesio Corporate IT, Philippe Goubert (photo), qui prend la présidence d’Heliaq et son secrétaire général, Éric Julien, qui en prend la direction générale. Jean-Pierre Blanc, directeur des services est nommé directeur général d’Heliaq Solutions, qui change au passage d’activité.

Jusque-là entité dédiée infrastructures critiques, Cloud, cyber et services managés du groupe, Heliaq Solutions devient un pur MSP où sont logés tous les services récurrents du groupe. À l’inverse, toutes ses activités de négoce d’infrastructures sont rapatriées au sein d’Heliaq et regroupées avec ses autres activités négoce.

La décision de se séparer de sa branche corporate découle de la stratégie du groupe de se concentrer sur son activité PME, qui génère l’essentiel de sa profitabilité. Si elle pèse près de 30 % de ses 1,2 milliard d’euros de facturations annuelles (chiffre attendu à l’issue de l’exercice clos le 31 mars prochain, en croissance de 7% par rapport aux 1,112 Md€ de mars 2024), l’activité grands comptes ne rapporte que 20 M€ de résultat d’exploitation (Ebitda), soit environ 10% du total en année pleine.

De plus, « il n’y a pas de synergies entre les deux activités, constate Gilles Perrot, directeur général du groupe Koesio. Ce ne sont pas les mêmes offres, pas les mêmes compétences mobilisées. Vouloir tout faire est dangereux. Cela affaiblit notre stratégie et la lisibilité de notre offre. Il vaut mieux que chacun suive sa route et se concentre sur son cœur d’activité ».

Pour Koesio, l’objectif est désormais clairement énoncé : « devenir le guichet unique du numérique pour les PME en Europe ». Un positionnement qui engage le groupe dans une stratégie internationale. Plusieurs dossiers d’acquisition sont d’ores et déjà à l’étude dans les principaux pays de l’UE. Il espère finaliser au moins une ou deux opérations au cours des deux prochaines années.

En parallèle, le groupe s’est engagé dans une stratégie de diversification de ses métiers. Alors que 70% de ses profits venaient encore des métiers de l’impression il y a un an, il souhaite rééquilibrer le poids des activités IT/télécom et impression d’ici à 2028. Un objectif qui implique pour le groupe de continuer à investir fortement dans sa croissance externe au cours des prochaines années. Au cours des douze derniers mois, le groupe a procédé à une vingtaine d’acquisitions via ses filiales régionales. Il est ainsi passé de 50 à 130 M€ de chiffre d’affaires sur la partie télécom. Et ses activités IT progressent également rapidement sur le segment PME. Elles atteignent désormais près de 200 M€, soit 23% des 850 M€ de chiffre d’affaires (pour 3.300 salariés) qui resteront après le départ d’Heliaq.