Alors qu’au niveau mondial sa part de marché serveurs est en chute libre au deuxième trimestre, en France HPE marque des points. C’est ce que Gilles Thiebaut, son PDG, a révélé dans un tweet il y a deux semaines, citant des chiffres IDC. « Je suis fier d’annoncer qu’HPE est à nouveau le leader sur le marché des serveurs en France [avec] 33% de parts de marchés [en] revenus en x86 et 63% des parts de marché en blades ». Cette remontée sur la plus haute marche du podium se produit en effet au détriment de Dell sur un marché qui, comme au niveau mondial, enregistre une croissance spectaculaire de 45% par rapport à la même période de 2017.

Pour Emmanuel Royer, directeur des ventes indirectes de HPE France, c’est la nécessité de capitaliser sur leurs données, et donc de traiter les informations stockées en masse sur leurs volumes de stockage, qui pousse les entreprises à investir si vigoureusement dans des ressources de calcul. Autre facteur de croissance : les fournisseurs de services managés qui investissent pour construire ou renforcer leurs infrastructures cloud, encouragés par des clients qui privilégient toujours les infrastructures privées aux clouds publics, poursuit Emmanuel Royer. Et de citer, entre autres, les exemples de Cheops Technology, Antemeta ou Constellation…

Bonne nouvelle pour le constructeur, cette accélération profite en priorité à ses « nouveaux formats » de serveurs : ses offres composables Synergy, ses solutions d’hyperconvergence Simplivity, ses systèmes HPC pour le big data Apollo, etc. Ainsi ses serveurs composables Synergy représentent-ils la moitié de ses ventes de serveurs lames, HPE revendiquant actuellement plus de 90 clients Synergy en France. Des nouveaux formats qui ont pris beaucoup d’ampleur chez les partenaires et qui ont contribé à faire monter les prix de vente moyens, note au passage Emmanuel Royer.

Désormais assuré du potentiel de ses nouveaux formats, le constructeur a décidé d’accélérer encore sur son année fiscale 2019 (qui s’ouvre début novembre) en augmentant les rémunérations (marges arrière) de ses partenaires certifiés sur ces produits. Une manière de les aider à se différencier de la concurrence (qui a pris du retard sur certains de ces formats), en les incitant à mieux rémunérer leurs commerciaux et à les former sur ces produits. En contrepartie, les marges baisseront sur les produits dits « volume » (les serveurs rack et les serveurs tour). Mais Emmanuel Royer se veut rassurant : le réseau de distribution ne perdra pas de rémunération même si son mix produit n’évolue pas. Et s’il évolue vers plus de valeur, alors il gagnera plus l’année prochaine.