C’est un des paradoxes de la crise actuelle. Alors que les dépenses des entreprises consacrées au cloud public ont chuté de 3% d’une année sur l’autre pour s’établir à environ 24,4 milliards de dollars, les dépenses mondiales en matériel et logiciel de datacenters ont atteint 41,4 milliards de dollars au deuxième trimestre de 2020, en hausse de 7% d’une année sur l’autre. L’explication il faut la voir du côté des fournisseurs de cloud. « Pendant que les fournisseurs de services cloud continuent de se renforcer, une partie du marché des entreprises est aux prises avec le Covid-19 et les problèmes qui en découlent », a expliqué John Dinsdale, analyste en chef chez Synergy Research Group, à l’origine de ces chiffres, à CRN. Les dépenses consacrées à l’infrastructure des centres de données de cloud public ont ainsi bondi de 25% d’une année sur l’autre pour atteindre près de 17 milliards de dollars au deuxième trimestre. « En plein milieu d’une pandémie mondiale, les dépenses consacrées à l’infrastructure des datacenters atteignaient presque un niveau record, juste après celui du quatrième trimestre de 2019. Cela en dit long sur la croissance continue et robuste des services cloud destinés aux entreprises et aux consommateurs », a ajouté John Dinsdale.
Selon Synergy, il y avait à la fin du deuxième trimestre, 541 grands datacenters exploités par des fournisseurs hyperscale. A eux seuls, AWS et Google représentaient plus de la moitié de ces centres, suivis par Microsoft et Oracle.
Bien que les dépenses en infrastructures de cloud public aient progressé à un bon rythme sur le marché américain au deuxième trimestre, c’est en Chine qu’elles ont battu des records avec un hausse de près de 35% sur un an. Cette croissance a fortement bénéficié au constructeur local Inspur, désormais leader du marché en termes de dépenses de cloud public pour le matériel et les logiciels, devant Dell Technologies, Microsoft et Huawei.
Du côté du marché des entreprises, Microsoft a attiré la plus grosse part des dépenses consacrées aux datacenters, suivi par Dell Technologies, Hewlett Packard Enterprise, Cisco et VMware. Ce leadership, Microsoft le doit à la domination de son système d’exploitation serveur (OS) et à ses applications de virtualisation a précisé John Dinsdale.
Côté matériel, les serveurs, le stockage et les réseaux représentent 75% des dépenses d’infrastructures. Le solde est a accaparé par les logiciels de virtualisation, la gestion du cloud, le système d’exploitation et la sécurité du réseau.