En 2019, 53,6 millions de tonnes de déchets électroniques, soit 7,3 kilos de déchets par personne, ont été générés dans le monde indique l’UIT (Union internationale des télécommunications) dans un communiqué. Ces chiffres, tirés du rapport Global E-waste Monitor 2020 de l’ONU, représentent une croissance de 21% en seulement 5 ans.

Les auteurs du document estiment que ces déchets – les produits jetés avec une batterie ou une prise – atteindront 74 millions de tonnes d’ici 2030, soit quasiment deux fois plus qu’en 2005. Cela fait des déchets électroniques le flux de déchets ménagers qui croît le plus rapidement au monde, alimenté principalement par des taux de consommation de plus en plus élevés d’équipements électriques et électroniques, par des cycles de vie courts et par peu de réparations. A titre d’exemple, à peine 17,4% des déchets électroniques produits l’an dernier ont été collectés et recyclés. Un beau gâchis si l’on considère que l’or, l’argent, le cuivre, le platine et d’autres matières récupérables dont la valeur est estimée à 57 milliards de dollars – une somme supérieure au PIB de bien des pays – ont été généralement déversés ou incinérés plutôt que collectés pour être traités et réutilisés.

Avec 24,9 millions de tonnes, l’Asie est le plus grand producteur de déchets électroniques devant les Amériques (13,1 millions de tonnes) et l’Europe (12 millions de tonnes), l’Afrique et l’Océanie générant respectivement 2,9 millions de tonnes et 0,7 million de tonnes. Par habitant on arrive à un tout autre classement puisque c’est l’Europe qui détient la palme du plus grand générateur de déchets avec 16,2 kilos par habitant, suivie de peu par l’Océanie (16,1 kilos). On trouve ensuite les Amériques (13,3 kilos), puis loin derrière, l’Asie et l’Afrique avec respectivement 5,6 et 2,5 kilos par habitant.

« Les quantités de déchets électroniques ont augmenté 3 fois plus vite que la population mondiale et 13% plus vite que le PIB mondial au cours des cinq dernières années. Cette forte hausse crée des pressions environnementales et sanitaires importantes et démontre l’urgence de combiner la quatrième révolution industrielle avec l’économie circulaire. La quatrième révolution industrielle fera avancer une nouvelle approche d’économie circulaire pour nos économies ou stimulera l’épuisement des ressources et de nouvelles vagues de pollution », indique dans le communiqué Doreen Bogdan-Martin, directrice du bureau de développement des télécommunications de l’UIT.

En attendant, la situation s’améliore mais très lentement. Depuis 2014, le nombre de pays qui ont adopté une politique, une législation ou une réglementation nationale en matière de déchets électroniques est passé de 61 à 78. Cette tendance est certes positive, mais encore loin de l’objectif fixé par l’UIT qui est de porter à 50% le pourcentage de pays dotés d’un arsenal juridique ad hoc.