Selon le Global E-waste Monitor 2017 publié par l’UNU (United Nation University, un organisme de l’ONU), l’ITU (International Communication Union) et l’ISWA (International Solid Waste Association), 44,7 millions de tonnes de déchets électroniques ont été générés dans le monde en 2016. Cela représente en moyenne 6,1 kg par habitant et l’équivalent de 4,500 tours Eiffel chaque année. Or, à peine 20% de ces déchets, soit 8,9 millions de tonnes, sont collectés et recyclés proprement. Le reste est recyclé de manière peu écologique, déversé dans les décharges publiques, brûlé, abandonné dans la nature ou enfoui dans le sol.

En 2016, l’Asie est le continent qui a produit le plus d’e-déchets (18,2 millions de tonnes), suivi de l’Europe (12,3 millions de tonnes, soit 27,5% de la production mondiale), les Amériques (11,3 millions de tonnes et l’Océanie (0,7 million de tonnes). C’est toutefois cette dernière région qui produit le plus de déchets électroniques par habitant (17,3 kg par habitant), dont à peine 6% sont collectés et recyclés proprement. On trouve ensuite l’Europe avec 16,6 kg de déchets par habitant. On notera cependant que le Vieux Continent se distingue par un taux de recyclage de 35%, le plus élevé du monde. Les Amériques produisent 11,6 kg d’e-déchets par habitant dont à peine 17% sont traités. L’Asie recycle de son côté 15% des 4,2 kg de déchets électroniques produits par habitant. Enfin, l’Afrique se distingue par un taux de déchet extrêmement bas par habitant (1,9 kg) et par un taux de recyclage inconnu.

Si l’on s’en tient plus spécifiquement à l’Europe, on constate d’énormes divergences entre les pays, aussi bien en ce qui concerne la production de déchets électroniques que leur recyclage. Le plus gros générateur de déchets du continent est l’Allemagne avec 1,9 million de tonnes, devant le Royaume-Uni et la Russie, avec respectivement 1,6 million de tonnes et 1,4 million de tonnes. Par habitant, la Norvège l’emporte de loin avec 28,5 kg, devant le Royaume-Uni et le Danemark (chacun avec 24,9 kg).

Si l’on s’intéresse au recyclage organisé, ce sont la Suisse (74%), la Norvège (74%), la Suède (69%), la Finlande (55%) et l’Irlande (55%) qui affichent les taux les plus élevés. Plusieurs pays, dont la France, les Pays-Bas ou encore le Portugal, se distinguent en confiant une partie de leurs e-déchets à des filières se situant en dehors des programmes de conformité établis par les producteurs  d’équipements électroniques (ferrailleurs, recycleurs non reconnus, réparateurs, boutiques de seconde main), réunissant le pire mais aussi le meilleur.

Quoi qu’il en soit, globalement les taux de recyclage sont nettement insuffisants, notamment eu Europe ou désormais tous les pays sont soumis à une législation imposant la collecte et le traitement des e-déchets. Une législation qui par ailleurs s’applique aujourd’hui à 66% de la population mondiale.

Comme le rappelle le rapport, en septembre 2015 les nations Unies et l’ensemble de ses membres ont adopté l’Agenda 2030 pour le développement durable, un document particulièrement ambitieux identifiant 17 grands buts à atteindre et 169 objectifs plus précis à réaliser pour mettre fin à la pauvreté, protéger la planète, et assurer la prospérité de tout le monde en 2030. Or, augmenter la production d’e-déchets et les traiter de manière inappropriée ou dangereuse, voire les abandonner dans des incinérateurs ou en pleine nature pose d’énormes problèmes en matière d’environnement et de santé publique, et empêche la réalisation des objectifs de l’agenda.