Avec une croissance de 2 % pour 2016, les services informatiques sont mieux lotis que les services télécoms qui devraient atteindre 1,2%. Telles sont les prévisions de l’étude LCL France Secteurs réalisée par la Direction des Etudes Economiques de Crédit Agricole.

C’est dans un contexte encore morose qu’évolueront les secteurs technologiques en 2016. Les prévisions France Secteurs tablent sur une croissance du PIB de l’ordre de 1,2% en moyenne annuelle contre 1,1% en 2015. La production manufacturière, elle, progresserait à +1,5% vs +0,8% en 2015. Ci-dessous, l’analyse de l’étude LCL de quatre secteurs : composants électroniques, industries électroniques, services informatiques et services télécoms.

Avec l’aéronautique et l’automobile, le secteur des composants électroniques devrait être un des plus actifs en 2016. Malgré un environnement économique mondial un peu terne, le secteur conservera la bonne dynamique amorcée en 2015.

Concernant les industries électroniques sur une bonne orientation de l’année 2016 dans la tendance de 2015, grâce au soutien des investissements en équipements de télécommunication.

Côté services informatiques, le secteur amplifiera la tendance économique générale, plus particulièrement dans les domaines du conseil, de l’infogérance applicative et de l’intégration.

Du côté des télécoms, dans la tendance de 2015, la croissance en volume se poursuivra mais à un rythme moindre. Parallèlement, les baisses tarifaires marqueront le pas.

En France, le secteur des composants et cartes électroniques emploie environ 45 000 personnes, et représente moins de 5 % de la valeur ajoutée du segment des TIC (Technologies de l’Information et de la Communication) en France, soit une contribution de moins de 0,2 % à la formation du PIB national.

Sur un marché mondial des composants d’environ 340 Md$, l’Europe représente 10 % des ventes, en recul face aux autres continents. Elle reste présente avec une part significative sur les marchés Aérospatial et Défense, Médical et Automobile. ST Microelectronics était le seul acteur européen dans le top 10 mondial en 2014, l’acquisition récente de Freescale par NXP devrait faire de ce dernier le nouveau numéro 1 européen.

Le ralentissement du marché mondial des semi-conducteurs et les révisions de prévision à la baisse tout au long de l’année 2015 ne devrait pas perdurer en 2016. Les principaux marchés sous-jacents adressés par la production hexagonale (automobile, industriel, aérospatial) devraient continuer sur une bonne dynamique.

Pour le moyen terme, le secteur devrait bénéficier d’une croissance modérée, en attendant un éventuel rebond lié aux besoins attendus à terme de l’internet des objets et des besoins de l’industrie 4.0.

En France, les entreprises du secteur des produits informatiques et électroniques emploient près de 135 000 salariés. Ces activités représentent environ 4,2 % de la valeur ajoutée de l’ensemble de l’industrie manufacturière et 0,4 % du PIB national.

La délocalisation massive des activités de production d’électronique grand public n’a laissé que peu de place à la production européenne dans ce domaine. On retrouve donc essentiellement les industriels européens dans l’électronique professionnelle, notamment dans le spatial, l’aéronautique, les transports, le médical, la mesure, et plus largement dans les applications industrielles.

Pour l’électronique grand public, les facteurs de déclin de l’activité devraient perdurer, malgré un taux de change EUR/USD qui devrait rester favorable en 2016 selon le consensus de place.

Pour les autres segments de l’électronique civile, les éléments ayant contribué à l’amélioration notable des résultats en 2015 devraient persister en 2016.

Ces bonnes perspectives doivent toutefois être tempérées par quelques points d’incertitude, notamment : l’état d’avancement des investissements dans le très haut débit (mobile et fixe), en particulier chez les opérateurs télécoms européens ; d’éventuelles perturbations qui pourraient résulter de l’intégration d’Alcatel-Lucent dans Nokia.

Services informatiques

Le secteur des services informatiques (conseil, ingénierie, infogérance) représente un marché de 35-40 M€ en France, avec plus de 300 000 salariés répartis dans plus de 60 000 entreprises. Il représente ∼1,5 % du PIB national.

Secteur de croissance, les services informatiques voient leur activité corrélée aux évolutions macroéconomiques. Ils amplifient selon un facteur de 1,5 à 2 les variations du PIB en volume avec un effet retard d’environ six mois. La croissance est tirée par l’externalisation croissante auprès d’acteurs spécialisés, la digitalisation grandissante des process d’entreprise et la montée en puissance de nouvelles technologies (SMACS – social, mobilité, analytics/big data, cloud, sécurité) qui rebattent les cartes dans de nombreux secteurs.

Le marché français a baissé de 4 % en 2009, puis s’est progressivement redressé, mais sa croissance est restée faible, dans un contexte économique atone. La progression s’est avérée un peu plus soutenue dans les pays anglo-saxons et dans le reste du monde. L’environnement prix, difficilement mesurable, est relativement stable depuis plusieurs années mais masque des réalités variées.

Compte tenu des prévisions de croissance économique (PIB +1,2 % en volume), LCL retient une croissance du marché des services informatiques de +2 % pour 2016. Le Syntec Numérique a annoncé +2,3 %, avec une accélération des projets de transformation numérique et la poursuite de la progression des SMACS. Le conseil, l’intégration et de l’infogérance applicative continueront d’être les segments les plus dynamiques.

Services télécoms

En France, les entreprises du secteur des services télécoms emploient près de 122 000 personnes (fin 2014). Les services télécoms contribuent pour environ 1,8 % à la formation du PIB national.

Au niveau européen (UE 28), les services télécoms français appréciés en termes de revenus globaux (fixe, mobile, Internet) se situent actuellement au 3e rang, derrière l’Allemagne et le Royaume-Uni. L’appétence pour les services télécoms et numériques est particulièrement forte en France, 1er pays en Europe et au monde en terme de pénétration ADSL et de services IPTV (TV par Internet).

La tendance grandissante du basculement de la société et de l’économie dans l’ère du numérique est un facteur majeur de la croissance en volume qui se poursuivra en 2016, certes à un rythme moindre (+1,2 % en volume).

En effet, la transition du réseau cuivre vers le réseau très haut débit fixe en fibre optique se fera progressivement. Cela s’applique également à la migration des abonnés du cuivre vers la fibre optique, même si ce mouvement s’accélère dans les métropoles et les autres zones denses.

La baisse des prix dans le mobile semble enrayée depuis un an, les opérateurs souhaitant améliorer la rentabilité et investir dans les infrastructures très haut débit. Les revenus globaux seront encore en légère baisse (-1 %) mais bien moindre qu’en 2015.

Le secteur bousculé depuis 2012, se redresse lentement mais sûrement. Une meilleure conjoncture économique et le développement de services très haut débit, synonymes d’un accroissement de l’ARPU, laissent entrevoir des perspectives encourageantes.

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