Le cabinet de recrutement Michael Page France publie ce mois-ci son étude de rémunérations 2020.

Malgré un léger ralentissement de la croissance, le marché de l’emploi en général reste dynamique et les recrutements devraient rester importants l’an prochain. Cela vaut aussi, bien entendu, pour le marché de l’emploi IT qui se distingue toujours par une pénurie de profils qualifiés et par une guerre des talents, laquelle, selon Isabelle Bastide, présidente de PageGroup France, « contraint les entreprises à réviser leur stratégie d’acquisition et à dépasser les modèles de recrutement existants pour poursuivre leur développement ». Hackathons, speed-datings, sponsoring de promotions d’écoles d’ingénieurs, cooptation valorisée par une prime sont autant d’exemples d’innovations misent en place aujourd’hui par les entreprises uniquement afin d’être capables de sourcer des candidats. « Mais comment faire basculer ces derniers du statut de candidat à celui de collaborateur ? », s’interrogent les auteurs de l’étude Ceux-ci constatent un changement de comportement des recruteurs, qui font leur mue et se remettent en question, notamment en ne privilégiant plus les parcours académiques et professionnels linéaires. « La place est de plus en plus faite aux profils IT issus d’une reconversion professionnelle dans le cadre d’une 2ème vie, voire d’une réorientation rapide suite à un diplôme sans réel débouché », peut-on lire dans l’étude.

Développeur, chef de projet MOE ou MOA et technicien support constituent le Top 3 des métiers les plus recherchés établi par le cabinet. A titre d’exemple, un développeur, qu’il soit junior ou expérimenté, trouve un poste à sa mesure en 2 à 3 semaines. Un ingénieur DevOps débutera avec un salaire de 38 à 45 K€/an. Après 5 ans d’expérience, il pourra prétendre à plus de 60 K€. Le salaire d’un ingénieur d’études et développement suivra grosso modo la même trajectoire mais s’arrêtera à 70 K€.

Toujours dans le secteur Etudes & développement, quelques métiers n’enregistrent pas de hausse de salaire. C’est curieusement le cas des techniciens support applicatif , lesquels comme on l’a vu figurent dans le top 3 des métiers en surchauffe. Leurs fiches de paie débutent avec une fourchette de 27 à 35 K€ et se terminent par un salaire maxi de 55 K€.  Les AMOA/Business Analysts (35 à 65 K€), les Product Owners (45 à 70 K€), les Scrum Masters (45 à 65 K€), les chefs de projet fonctionnels (45 à 70 K€) et les responsables de métier et les responsables SI métier (45 à 80 K€) voient également leur bulletin de paie stagner. En revanche, les ingénieurs tests/recettes (35 à 60 K€), les Data Miners/Data Scientists et Data Analysts (35 à 70 K€), les chefs de projet techniques (42 à 70 K€) et les architectes logiciel (70 à 100 K€) sont sur une pente ascendante.

Côté infrastructures et production, la fiche de paie des techniciens support (18 à 45 K€), des techniciens d’exploitation (23 à 70 K€), des administrateurs systèmes/réseau (30 à 60 K€), des responsables bureautique (45 à 90 K€) et des responsables support/helpdesk (40 à 90 K€), sont d’une parfaite stabilité par rapport à l’an dernier. Ce qui n’est pas le cas des DBA (37 à70 K€), des ingénieurs/responsables systèmes (35 à 90 K€), des ingénieurs cloud (40 à >65 K€), des delivery et service managers (45 à 90 K€) et des architectes techniques (70 à 100 K€).

Bien entendu les fonctions de direction restent très bien rémunérées. A l’exception des responsables/directeurs informatique qui doivent toujours se contenter, si l’on peut dire, d’un salaire de 70 à 100 K€, les autres responsables IT voient leurs revenus progresser. Les mieux payés sont assurément les DSI (90 à 250 K€) et les directeurs de la sécurité des systèmes d’information (100 à 200 K€). On trouve ensuite les directeurs du digital/de la transformation numérique et les directeurs data (80 à 130 K€ chacun) et les directeurs des études et les directeurs des infrastructures et de la production (80 à 150 K€).