L’intelligence artificielle (IA) a bon dos : c’est en son nom que Dell poursuit « la transformation de son entreprise ». « Nous continuons à développer nos propres capacités (…) en tirant parti des nouvelles technologies et en optimisant les processus d’entreprise », déclare la société texane auprès de la SEC américaine (Securities and Exchange Commission) le 10 septembre 2024, tout en publiant des résultats financiers trimestriels exceptionnels. « Nous prévoyons que ces actions se traduiront par une réduction continue de nos effectifs globaux ».
Le mois dernier, Dell annonçait déjà 12.500 licenciements, soit environ 10% de ses effectifs.
The Register remarque que ces suppressions d’emploi à grande échelle chez Dell commencent à ressembler à une grand-messe annuelle. L’an dernier, la société a licencié près de 13.000 personnes, après s’être pourtant engagée à procéder à des « réductions » moins importantes à l’avenir.
D’après une étude menée au printemps dernier par le groupe de recrutement Adecco en collaboration avec Oxford Economics, auprès de 2.000 directions d’entreprise dans neuf pays, 41% des répondant·e·s ont déclaré vouloir embaucher moins de personnes au cours des cinq prochaines années à cause de l’intelligence artificielle.
En début d’année, la directrice du Fond Monétaire International, Kristalina Georgieva, a estimé que l’IA pourrait affecter au moins 40% des emplois dans le monde, voire 60% dans les pays occidentaux. Dans un post de blog, elle a appelé les gouvernements du monde entier à initier des programmes de reconversion professionnelle et à mettre en place des filets de sécurité sociale.