Au gré de ses acquisitions, Symantec a fait évoluer son cœur de métier. Si les outils de sécurité restent encore une composante essentielle de son offre, ils ne sont plus majoritaires.

Jusqu’en 1999, Symantec, alors dénommé Norton, était un éditeur de logiciels anti-virus pour le grand public. A présent, la sécurité ne représente plus que 50% de ses revenus. Et encore ce chiffre englobe-t-il l’activité entreprises issue de l’acquisition d’Axent en 2000.

Les rachats qui ont suivi l’ont positionné successivement sur les marchés de l’intégrité de l’information (ce fut l’objet des rachats de Powerquest et d’On Technology en 2003, et de BrightMail en 2004), de la sauvegarde (rachat de Veritas), de la gestion de parc (Altiris), de la virtualisation (Appstream), de la diffusion d’applications (nSuite)…

Même si les outils de sécurité restent encore une composante essentielle de son offre (rachats péri-sécuritaires de BindView et de Vontu), l’éditeur américain n’est plus exactement un éditeur de logiciels sécurité. Au point qu’il est devenu difficile de définir son véritable coeur de métier.

« Notre postulat stratégique consiste désormais à sécuriser, administrer et contrôler l’information », résume Eric Beaurepaire directeur marketing Europe de l’Ouest de Symantec. Une stratégie pas forcément lisible pour tous. L’acquisition de Veritas en 2005 a fait grincer des dents. « Symantec véhiculait une image très volumiste. Pour nos clients, l’effet n’a pas été bénéfique et nous avons pâtit de cette image », note un distributeur Veritas historique.

L’acquisition de Veritas en 2005 « répondait à la problématique de disponibilité de l’information et bien sûr, aussi, du stockage », rappelle Eric Beaurepaire. Elle a permis à Symantec de changer de dimension, en devenant ainsi le cinquième éditeur mondial et le premier éditeur sur le marché du stockage avec 47% du marché.

« Les clients en sécurité parlent de plus en plus de problématiques d’archivage pour les courriels et de stockage pour les données, selon Stanislas Petit, responsable de l’offre sécurité, réseaux et télécommunication chez BT (CyberNetworks). Ce n’est pas un souci pour eux si, demain, il n’y a plus de différence forte entre les spécialistes de la sécurité et les promoteurs de solutions de stockage ».

« Ce qui nous conforte dans nos choix stratégiques, c’est d’avoir été imité par d’autres sociétés, assène Eric Beaurepaire. EMC a racheté RSA pour compléter son offre, McAfee ComVault et IBM ISS. Nous avons été précurseurs. Les produits de sécurité pure ne permettent de protéger que les infrastructures matérielles (réseaux, serveurs, poste de travail, etc.). Avec les briques end point (stockage, sauvegarde, etc.), il devient possible de sécuriser l’information et l’accès à l’information. »

« Force est de constater qu’ils ont su rester les meilleurs dans leur domaine », estime notre distributeur Veritas. Un constat que partage Stanislas Petit qui note que les produits EMC, qui concurrencent ceux de Veritas sur certaines gammes, sont techniquement moins fiables que ceux de Veritas.