Le PDG et cofondateur du site web de tutoriels de réparation iFixit, Kyle Wiens, vient de dénoncer les pratiques d’Apple, Samsung et Microsoft auprès de la Commission pour la Productivité du gouvernement australien à l’occasion d’une audition publique sur le droit à la réparation. Il énumère plusieurs cas de figure montrant que les géants de la tech empêchent délibérément la réparation de leurs appareils.

La marque à la pomme est dans le viseur de Kyle Wiens depuis plusieurs années. Il dénonce notamment l’irréparabilité du MacBook Pro. De plus, selon notre consœur de ZDnet en Australie, il aurait déclaré qu’Apple « possède des entrepôts remplis de pièces détachées qu’il préfère faire détruire plutôt que de les vendre à des réparateurs ». Rappelons que le co-fondateur d’Apple, Steve Wozniak, s’est récemment exprimé publiquement en faveur du droit à la réparation, montrant que la philosophie de la marque a considérablement changé depuis ses débuts : « Apple n’aurait jamais vu le jour sans un monde technologique ouvert dans lequel la réparation est possible ». Il rappelle que l’ordinateur Apple II était « modifiable et extensible au maximum par ses utilisateurs ». « Ce produit a été la seule source de profit d’Apple pendant les 10 premières années de l’entreprise ».

Samsung n’est pas épargné non plus. Certes, le géant coréen a récemment commandé une étude auprès d’OpinionWay qui révèle que 86% des Français tiennent compte de l’indice de réparabilité lors de leur achat et que 80% sont prêts à abandonner leur marque préférée pour des produits plus faciles à réparer. Pour autant, Kyle Wiens fait remarquer que le contrat qui lie Varta à Samsung empêche le fabricant allemand de piles et batteries de les vendre en pièces détachées pour un usage dans les écouteurs Galaxy.

Microsoft en prend aussi pour son grade. Le PDG d’iFixit critique la tablette Surface à laquelle il attribue un zéro pointé du fait de la batterie collée qui empêche d’accéder à l’intérieur de l’appareil sans l’endommager.

Kyle Wiens est en faveur de l’impression 3D pour la réparation des appareils électro-ménagers. Malheureusement, selon les analyses d’iFixIt, seules 2% des pièces d’appareils high-tech peuvent être conçues de cette manière.

Au final, il plaide pour un indice de réparabilité similaire à celui mis en place en France en ce début 2021. Il a pour cela le soutien d’une communauté grandissante en faveur du droit à la réparation des appareils électroniques. La remise du rapport final au Gouvernement australien est prévue d’ici le 29 octobre 2021.