La note est salée pour Cisco. La firme de San Jose a été condamnée à payer 1,9 milliard de dollars pour avoir copié la technologie de cybersécurité de Centripetal Networks (brevets US 9 203 806 , 9 560 176 , 9 686 193 et 9 917 856 .et poussé cette entreprise à abandonner des contrats gouvernementaux lucratifs rapporte The Register.

Le fabricant de commutateurs de réseau a violé quatre brevets, une infraction « délibérée et flagrante » a estimé un tribunal de Virginie qui, pour ces raisons, a multiplié les 756 millions de dollars dus par 2,5 soit une amende totale de 1.889.521 362,50 dollars. Avec les intérêts, Cisco devra finalement s’acquitter très exactement de 1.903.239.287,50 dollars payables « à la date du jugement ».

Par ailleurs, le juge a également imposé le paiement d’une redevance de 10% sur les produits concernés pendant trois ans et de 5% pendant une autre période de trois ans. Cette redevance doit être d’au moins 168 millions de dollars et ne pas dépasser 300 millions de dollars pour les trois premières années, et se situer entre 84 et 150 millions de dollars pour les années suivantes. Comme l’indiquent nos confrères ces sommes, qui peuvent sembler énormes ne vont pas ruiner Cisco qui dispose de 30 milliards de liquidités.

Centripetal Networks, basée en Virginie, a développé un système de protection de réseau qui a été en partie financé par le gouvernement américain. Les parties brevetées de celui-ci traitent des problèmes de vitesse et d’évolutivité, et ont permis des mises à jour en direct et des flux de travail automatisés. Cisco s’est emparé de ces fonctionnalités et les a incorporées dans ses propres produits en 2017. Centripetal a porté plainte en 2018.

« Le fait que Cisco ait lancé des produits dotés de la fonctionnalité de Centripetal moins d’un an après ces réunions va au-delà d’une simple coïncidence », a estimé le juge de district Henry Morgan. Il a ajouté que Cisco avait « continuellement recueilli des informations auprès de Centripetal comme s’il avait l’intention d’acheter sa technologie » mais « s’est ensuite approprié les informations obtenues lors de ces réunions pour en savoir plus sur les fonctionnalités brevetées de Centripetal et les intégrer dans ses propres produits ».

Le tribunal a également noté que Cisco empêchait ses ingénieurs de répondre aux questions sur leurs propres déclarations et documents dans lesquels ils louaient le travail de Centripetal Networks pour avoir « résolu des problèmes jugés auparavant insolubles ».

Le juge a toutefois salué le travail de l’avocat de Cisco, affirmant que les pénalités auraient été encore plus importantes sans « les performances professionnelles » de ce dernier.

Cisco s’est défendu d’avoir violé les brevets, affirmant que personne ne voulait de la technologie de Centripetal dont l’approche était trop compliquée. L’équipementier va d’ailleurs faire appel de la décision. Encore un nouveau feuilleton judiciaire en perspective.