C’est l’effervescence actuellement chez Céleste. Depuis le début de l’année, l’opérateur fibre voit en effet son activité progresser à un rythme soutenu : de l’ordre de +30% en vitesse de croisière. C’est presque trois fois plus que l’année dernière (+11%). Alors qu’il avait conclu son exercice fiscal 2017 sur un chiffre d’affaires de 18,4 M€, il devrait être au-delà des 23 M€ cette année. Selon son PDG, Nicolas Aubé, l’entreprise profite à plein de l’essor de l’équipement en fibre optique des entreprises. La demande est là, expose-t-il, tirée par la forte augmentation des flux réseaux des entreprises. Une tendance alimentée notamment par le développement du Cloud, le travail à distance, l’interconnexion clients-fournisseurs…
Céleste tire d’autant mieux son épingle du jeu qu’il est l’un des rares opérateurs indépendants à investir dans son propre réseau de fibres dédiées, là où la plupart de ses concurrents misent pour l’instant sur la fibre mutualisée. Sept ans après avoir démarré la construction de son réseau et après plus de 30 millions d’euros investis, l’opérateur seine-et-marnais revendique ainsi plus de 2.500 km de fibres déployées dans les 25 principales agglomérations françaises et plus de 3.500 clients interconnectés. Ce qui en fait, toujours selon son PDG, le troisième opérateur fibre français derrière Orange et SFR sur le marché entreprise.
Ce rythme de croissance, Nicolas Aubé pense désormais pouvoir le maintenir durablement. Il en est convaincu, la révolution des usages n’en est qu’à ses débuts. Citant l’Arcep, il rappelle que seules 14% des entreprises sont aujourd’hui fibrées. Lui parie sur 80% d’ici à cinq ans. Ce qui représente une belle marge de progression. Les besoins en bande passante des entreprises augmentent de 50% chaque année, justifie-t-il sur la base des tendances constatées au sein de son parc clients. On arrive aux limites du réseau cuivre, pronostique-t-il. Autre facteur de croissance : la libéralisation du marché de la fibre, devenue réellement effective depuis la condamnation fin 2015 d’Orange pour pratiques anticoncurrentielles. Et au rythme de 5 M€ par an en déploiement de fibre et de 2 M€ en équipements, ses investissements ne faiblissent pas.
Pour absorber cette croissance, Celeste prévoit d’accélérer ses recrutements. Son effectif, qui dépasse désormais les cent collaborateurs (soit plus 100% en trois ans), n’aura cru que de 12% cette année en raison notamment de locaux devenus exigus. Mais cette restriction tombera en janvier avec la livraison d’une extension de 2.300 m2 de ses bureaux de Champs-sur-Marne, triplant leur surface initiale. Du coup, l’opérateur prévoit d’ores et déjà de créer une trentaine d’emplois l’année prochaine. Il recherche notamment des commerciaux, mais aussi des responsables de suivi des déploiements, des dessinateurs-projeteurs et des conducteurs de travaux. Sur le modèle des grandes ESN, Céleste a noué des partenariats avec des écoles proches (notamment l’École supérieure d’ingénieurs en électrotechnique et électronique…) pour sécuriser son recrutement. Dernier en date : le partenariat signé avec l’École de la deuxième chance de Chelles (77).
À noter, Céleste prévoit aussi d’investir significativement dans son réseau de partenaires. Celui-ci est actuellement constitué d’une trentaine de membres actifs (parmis lesquels Flexsi Services ou Feelserv…) et représente 20% de ses ventes. L’objectif serait de générer rapidement 40 à 50% de ses revenus en indirect. Pour cela, Céleste compte recruter de nouveaux partenaires et intensifier sa relation avec ses partenaires existants. Il prépare à cet effet une batterie d’outils (vérification d’éligibilité, cotation en temps réel, plateforme de pilotage…) qui sera prochainement mise à leur disposition.