L’opérateur fibre seine-et-marnais confirme son intérêt pour les métiers de l’hébergement en procédant à l’acquisition de Modulo C. Société savoyarde de six personnes réalisant 1 M€ de chiffre d’affaires annuel, Modulo C est spécialisée dans la conception et la construction de datacenters modulaires haute-disponibilité, les Modulo Box. Pourvus de deux chaînes électriques, d’un contrôle d’accès, et d’un système de refroidissement éco-efficace, « les Modulo Box garantissent un niveau élevé de sécurité aux entreprises clientes souhaitant héberger leurs serveurs informatiques dans leurs locaux », explique Nicolas Aubé, président de Celeste. Ils se déclinent en différentes tailles de module, dimension des baies et puissance disponible leur donnant un côté « sur-mesure » très apprécié du marché, souligne Nicolas Aubé.

Cette opération permet à Céleste de compléter son offre de solutions d’hébergement – héritée pour l’essentiel du rachat du groupe Oceanet Technology en juillet dernier. Cette offre s’étend des centres de données clé en main à installer sur les sites clients au Cloud public, en passant par différentes formules de cloud privé sur les trois centres de données que l’opérateur exploite en propre (à Marne-la-Vallée, Albi et Nantes). On notera que Celeste a profité de cette expertise acquise dans l’hébergement cloud cette année pour lancer une offre d’hébergement sécurisé des données d’entreprise sur-mesure, éco-responsable, souveraine et premium. Baptisée le Cloud by Celeste, cette offre a été conçue en partenariat avec Dell Technologies et VMware.

L’activité centres de données modulaires est très complémentaire de son activité de vente en gros de liens télécoms. Les opérateurs qui lui achètent ses liens fibre ont besoin de tels centres de données « pour déployer leurs infrastructures de régénération de signal et pour héberger leurs propres clients », relate Nicolas Aubé. L’hébergement cloud représente désormais plus du quart des revenus de Celeste, soit une trentaine de millions d’euros sur les 125 attendus cette année.

Celeste prévoit de conserver les sites de Modulo C à Annecy (lieu de production) et à Voiron (agence commerciale). De même, son patron Cédric Ortega reste dans le groupe en tant que responsable des activités datacenters modulaires. En revanche, le groupe envisage de se séparer de l’activité d’intégration et d’exploitation de salles informatiques de Modulo C en la transférant à un partenaire.

C’est la huitième acquisition pour Céleste depuis 2019. Outre Modulo C et Oceanet Technologies, l’entreprise a racheté l’opérateur télécom suisse VTX Telecom, cette année. Autre grosse prise faite en 2020 : celle d’Ariane Network et de son datacenter Fil d’Ariane certifié ISO 27001 et HDS. Ces différentes acquisitions associées à une croissance organique restée forte malgré la crise sanitaire vont permettre au groupe de passer la barre des 125 millions de chiffre d’affaires cette année alors qu’il ne pesait encore que 20 millions d’euros en 2018.

En 2022, Celeste prévoit de faire une pause dans ses acquisitions pour se consacrer à l’intégration des sociétés acquises. « On va se concentrer sur la simplification du catalogue, la réunion des équipes et des systèmes d’information. Celeste compte désormais 15.000 clients qui se fournissent en services télécoms, en services d’hébergement et en services de cybersécurité [via sa filiale NBS System]. Il reste encore beaucoup à faire notamment en termes de synergies commerciales entre ces différentes activités », détaille Nicolas Aubé.

Autre enjeu majeur pour l’entreprise la montée en puissance de ses ventes indirectes. Elle revendique déjà plus de 700 partenaires relayant ses différentes offres. Un réseau qui représente 20% de ses revenus et qu’elle aimerait faire monter rapidement à 50% de ses ventes. Celeste table ainsi sur le maintien de son rythme actuel de 10% de croissance organique en 2022, ce qui porterait son chiffre d’affaires à près de 140 M€.