Broadcom n’a pas encore finalisé l’acquisition de Brocade, sa domiciliation à Singapour posant problème au CFIUS (Committee on Foreign Investment in the United States). Pour amadouer ce dernier, la société a fait savoir qu’elle réinstallait son siège social aux Etats-Unis, sans plus de précisions. Initialement basée à San José, où elle possède toujours des bureaux, l’entreprise a rejoint l’Asie du Sud-Est après son rachat par Avago pour 37 milliards de dollars en 2015. Ce nouveau transfert devrait lui faciliter la tâche pour une autre opération, bien plus importante celle-là. En effet, Broadcom vient de confirmer auprès de Reuters une information lancée par Bloomberg : elle souhaite acquérir Qualcomm pour 103 milliards de dollars, soit 70 dollars par action. Cela représente un bonus de 27,6% sur le prix de clôture du titre jeudi dernier, veille de la diffusion de l’article de Bloomberg. Les actionnaires de Qualcomm recevraient 60 dollars par action en numéraire et 10 dollars en titres Broadcom. En incorporant les dettes, le montant de la transaction s’établirait à 130 milliards de dollars. C’est le montant le plus élevé jamais atteint dans le secteur technologique.

Cette annonce intervient alors que Qualcomm rencontre des difficultés à finaliser le rachat pour 38 milliards de dollars de NXP Semiconductors, une ancienne division de Philips aujourd’hui spécialisée dans les puces pour voitures. Certains actionnaires de NXP, notamment le fonds activiste Elliott Management, s’opposent à l’opération estimant ce prix sous-évalué. Broadcom a fait savoir qu’elle envisageait de rachat de Qualcomm, quelle que soit l’issue de la transaction.

Si la société parvient à ses fins, elle occupera la troisième position sur le marché des semi-conducteurs derrière Intel et Samsung.

Cela dit l’opération s’annonce difficile. Selon l’analyste Romit Shaht de Nomura Instinet qui s’est confié à Reuters, le prix de 70 dollars par titre n’est pas suffisant. Un avis partagé par le Financial Times qui s’appuie sur plusieurs sources. D’autre part, il n’est pas sûr que les autorités de la concurrence lui accordent leur feu vert.

Mise à jour

La Financial Times vient d’annoncer ce lundi après-midi que Qualcomm refusait la proposition de Broadcom.