Donald Trump vient de signer un décret interdisant la vente de Qualcomm à Broadcom. Evoquant des risques pour la défense nationale, le président américain met fin aux discussions entre les deux parties.

Comme on le sait, le conseil d’administration de Qualcomm est hostile à une acquisition de l’entreprise par Broadcom, estimant la proposition de ce dernier (121 milliards de dollars) insuffisante. Le fabricant de composants télécoms n’avait toutefois pas fermé la porte à des discussions sur une base de valorisation plus élevée.

Une assemblée générale des actionnaires de Qualcomm devait se tenir le 6 mars pour se prononcer sur la nomination au conseil d’administration de six candidats choisis sur une liste de 15 présentée par Broadcom, une initiative qui si elle aboutissait pouvait faire faire basculer la décision. La tenue de cette assemblée générale avait été reportée à la dernière minute, à la demande du CFIUS (Committee on Foreign Investment in the United States) chargé d’analyser les acquisitions d’entreprises américaines par des intérêts étrangers, Broadcom étant basé à Singapour. Le décret présidentiel indique que les 15 candidats présentés par Broadcom sont « disqualifiés ». Il précise par ailleurs que toute « acquisition, fusion ou reprise substantiellement équivalente » à l’opération envisagée est interdite.

Selon le Silicon Valley Business Journal, c’est le leadership de Qualcomm dans la technologie 5G qui pose problème. Broadcom s’était pourtant engagé à ne pas céder des « actifs critiques pour la sécurité nationale » à des entreprises étrangères. Par ailleurs, dans un communiqué publié lundi, la société avait fait savoir que, conformément à une promesse faite par son CEO, Han Tock, à Donald Trump en novembre dernier, elle avait lancé la domiciliation de son siège social aux Etats-Unis, une opération qu’elle promettait de boucler pour le 3 avril prochain. « En tant que société enregistrée aux Etats-Unis, Broadcom se réjouit de travailler directement avec le gouvernement américain en tant que fournisseur de confiance et de poursuivre les engagements actuels de Qualcomm », précisait le communiqué.