Cela fait plusieurs années que Bull, propriété d’Atos depuis 2014, travaille sur un superlcalculateur de la génération exascale. En cours d’installation au CEA (Commissariat à l’énergie atomique et -désormais -aux énergies alternatives), le Bull Sequana devrait développer d’ici 2020 une puissance exaflopique, capable de calculer 1 milliard de milliards d’opérations par seconde. C’est une puissance mille fois supérieure à celle au Tera 100 livré par le constructeur français en 2010 au même CEA. À performance équivalente, le Sequana serait par ailleurs 10 fois plus économe en énergie, et 10 fois plus dense que les systèmes de la génération actuelle.

Produit dans l’Usine Bull-Atos d’Angers, le supercalculateur a bénéficié de l’expertise mondiale des ingénieurs du groupe et d’une vaste coopération internationale, notamment européenne. Il s’appuie également sur le partenariat de Bull avec Intel. Le Sequana est doté d’une architecture ouverte qui devrait lui permettre d’intégrer au fur et à mesure de leur disponibilité les futures technologies innovantes sans remettre en cause les systèmes d’exploitation déjà mis en place.

Bien que sa conception le destine prioritairement aux grands centres de calcul de l’industrie et de la recherche, sa densité réduite lui permettra également de franchir le seuil d’organisations de taille plus réduite et de favoriser ainsi le développement de nouveaux usages et de nouveaux services.

«Atos est l’un des trois ou quatre acteurs mondiaux à savoir concevoir et fabriquer aujourd’hui des supercalculateurs, et le seul européen», estime le patron d’Atos, Thierry Breton. Selon le Top 500 des superclaculateurs établi par des spécialistes américains et allemands, la machine la plus puissante actuellement est le Tianhe-2 chinois qui développe 33,86 petaflops/s. Six des sept machines les plus performantes sont d’ailleurs développées en Chine, désormais le plus redoutable concurrent du secteur. Secteur où l’on trouve également en bonne place le Japonais Nec et l’Américain Cray. Bull dispose toutefois d’une belle base établie en France (Valeo, Safran, Dassault-Aviation, Thalès, Météo-France, universités de Grenoble et Reims Champagne-Ardenne), en Allemagne (Centre de recherche météorologique DKRZ, universités de Dresde et Düsseldorf ), en Belgique (Centre de recherche aéronautique Cenaero), en Espagne (groupe bancaire BBVA) et au Brésil où il a installé l’an dernier un supercalculateur au laboratoire national LNCC de Petropolis.