Cela n’a pas duré longtemps. Evincé par Sopra pour l’acquisition de Steria, Atos vient de se tourner vers une nouvelle cible : Bull, une société que le PDG de la SSII connaît bien puisqu’il y a oeuvré de 1993 à 1997, notamment comme directeur général.
L’opération a le soutien unanime du conseil d’administration du constructeur. Le PDG de Bull Philippe Vannier, qui contrôle 24,2% du capital de la société par l’entremise de ses holdings Crescendo Industries et Pothar Investments, s’est d’ailleurs engagé à apporter l’intégralité de ses actions.
Le prix proposé par la SSII est de 4,90 euros par action, ce qui représente une prime de 30% par rapport au cours moyen de Bull sur les trois derniers mois, et valorise l’entreprise à 620 millions d’euros.
Atos, qui a l’intention de retirer les actions du constructeur de la cote, a conditionné son offre à l’acquisition de 50% plus une action du capital.
Dans un communiqué commun, les deux sociétés expliquent que leur rapprochement donnera naissance au N° 1 du cloud en Europe (Bull est impliqué dans Numergy et Atos dans Canopy) et à l’un des principaux leaders dans la cybersécurité et le segment à forte croissance du Big Data.
La transaction, prévue pour la mi-août, devrait par ailleurs permettre de développer la présence de la société dirigée par Thierry Breton dans le secteur public, la défense et dans certaines régions géographiques telles que l’Espagne, la Pologne, l’Afrique et le Brésil.
Le nouvel ensemble pèserait environ 10 milliards d’euros.
De forte synergies attendues
Atos espère du rapprochement avec Bull des synergies de coûts annuels estimées à 80 millions d’euros, soit 30 millions d’euros générés par une accélération de la mise en œuvre du plan de transformation engagé par Bull, 30 millions d’euros grâce à une réduction des coûts indirects dans les entités internationales du nouveau groupe et sur les fonctions support, ainsi que des économies additionnelles de 20 millions d’euros dans les achats et l’immobilier.
Le coût de l’opération est évalué à 45 millions d’euros sur une période de 24 mois. Ce montant vient s’ajouter aux 50 à 60 millions d’euros du plan « One Bull » annoncé en janvier 2014.
Atos s’est engagé à ne procéder à aucun licenciement et à conserver la marque Bull.
Cette opération marque une énième, et sans doute ultime, étape dans la vie tumultueuse de la société fondée en 1930 pour exploiter les brevets de l’ingénieur norvégien Fredrik Bull.
L’an dernier, la société a dégagé un chiffre d’affaires de 1,26 milliard d’euros, en retrait de 1,8% et un résultat net de 10,90 millions d’euros, en baisse de 59%.
De son côté, Atos a généré un chiffre d’affaires de 8,62 milliards d’euros, en très léger repli de 0,9% et un bénéfice net de 401 millions d’euros, en progression de 25%.