Le renvoi du jugement de reprise d’Ares n’a pas été motivé par une tentative d’influer sur l’issue de la procédure mais par la découverte par l’un des repreneur d’un gisement de bénéfices insoupçonné parmi les actifs à céder.

 

Quelles sont les véritables raisons qui ont motivé le renvoi au 14 février du jugement de cession d’Ares initialement prévu le 7 ? Le sujet fait actuellement polémique en interne, une partie des salariés accusant le comité d’entreprise d’en être la cause indirecte pour avoir défendu ses intérêts propres au détriment des leurs. Tentative d’explication.

Se conformant à une demande des salariés qui souhaitaient se prononcer sur le repreneur, le comité d’entreprise a organisé il y a quelques jours une consultation. Un scrutin dont les résultats n’ont jamais été révélés par le CE qui les a estimés « faussés par la pression des managers sur les salariés ». « Une élection au cours de laquelle un seul des candidats peut faire campagne ne peut être considérée comme valide ! », justifie le CE dans un mail qu’il nous a adressé.

 

Les résultats officieux donnent GFI en tête

De fait, les résultats officieux que nous nous sommes procurés donnent GFI en tête avec 40% des suffrages exprimés (environ 200), contre 30% à Alterup. Le choix du CE s’est lui porté sur Alterup, « dans l’intérêt des salariés et non pas d’intérêts personnels comme cela semble être le cas pour les managers d’Ares », tient-il à souligner. Un choix au nom des salariés que le CE devait défendre à l’audience du 7 février.

Estimant avoir été trahis, un certain nombre de ces derniers ont multiplié les courriels directement à l’adresse du tribunal de commerce d’Evry pour dénoncer cette position non représentative des salariés. Une manœuvre des managers pour discréditer le CE, argue celui-ci.

 

Les administrateurs sifflent la fin de la récréation

« Une tentative d’influer sur l’issue de la procédure », ont dénoncé pour leur part les administrateurs judiciaires dans un mail daté du 8 février au soir envoyé aux principaux responsables opérationnels d’Ares. Rappelant que « seul le comité d’entreprise a vocation à assurer l’expression collective des salariés et la prise en compte de leurs intérêts dans la gestion de l’entreprise », ils menacent de sanctions disciplinaires immédiates (pour délit d’entrave) les personnes qui se rendraient coupables « de toute nouvelle initiative visant à organiser de nouvelles prises de parti individuelles ou collectives ».

Mais la véritable raison du renvoi du jugement est apparemment totalement étrangère à cette polémique. Le Tribunal a en effet accepté que les repreneurs revoient leur prix de cession suite à la proposition de Law Informatique de reverser les dividendes d’Ares Luxembourg à la procédure collective. Cette filiale est en effet bénéficiaire et devrait selon toute vraisemblance dégager au moins 150.000 € de dividendes sur l’exercice 2010. Un détail qui a échappé aux autres candidats, ce qui a eu pour effet de les désavantager par rapport à Law. D’où le délai supplémentaire.