La société de services open source rejoint la galaxie Econocom. Elle gardera néanmoins son autonomie et aura vocation à consolider d’autres sociétés de services open source en régions et en Europe.

Le groupe de distribution et de services européen poursuit sa fringale d’acquisitions en prenant la majorité du capital de la société open source (un peu plus de 60%). Il rachète notamment les titres que détenaient Calliode, l’investisseur historique d’Alter Way, ainsi que ceux de quelques minoritaires dormants hérités des opérations de croissance externes des années 2006-2010 (Ingeniweb, Eclip’s Software, Nexen, Anaska, Reciprok), qui souhaitaient sortir.

Pour Alter Way, cette opération est l’opportunité de relancer sa stratégie de croissance externe, interrompue il y a cinq ans, et d’accélérer sa croissance organique. C’est en tout cas la philosophie du projet sur lequel les dirigeants d’Alter Way travaillaient depuis dix-huit mois et auquel Econocom a adhéré en entrant à son capital. Objectif affiché : atteindre les 40 M€ de chiffre d’affaires d’ici à 2020 contre 11 M€ actuellement.

Bien que majoritaire, Econocom n’intègrera pas la société, ni même n’en assumera la direction opérationnelle. « Philippe Montargès et moi [les deux fondateurs] gardons le contrôle du projet », assure Véronique Torner, présidente d’Alter Way. En revanche, Econocom devrait mettre sa puissance financière au service de la société et l’aider à accéder aux grands comptes dont elle est encore largement exclue. C’est sur ce projet qu’Alter Way dit avoir sélectionné l’offre d’Econocom parmi les quatre ou cinq qui lui ont été faites.

« Cette stratégie consistant à construire une galaxie de satellites autour de la planète Econocom sans les consolider, et donc sans les écraser, est, me semble-t-il, très innovante de la part de Jean-Louis Bouchard, le président d’Econocom, poursuit Véronique Torner. Plutôt que d’intégrer ses satellites, Econocom espère consolider sa marque en les aidant à investir et à grossir. »

« Ce qui est positif, c’est qu’Econocom a compris que pour atteindre son objectif de s’imposer comme un leader dans le secteur du digital et de la transformation numérique, il lui fallait prendre pied dans l’open source et plus particulièrement sur les métiers du run open source (infogérance, tierce maintenance applicative et support) ».

Econocom sera représenté au conseil de surveillance d’Alter Way par Jean-Louis Bouchard en personne ainsi que Bruno Grossi, en charge du business development, et Galliane Touze, secrétaire générale du groupe. C’est eux qui l’aideront concrètement à mettre en œuvre la stratégie d’acquisitions évoquée plus haut. Cibles potentielles : « des sociétés œuvrant dans le run – ou dans l’intégration mais captant des marchés run – versées dans l’open source, basées en régions et en Europe… ».

Le montant de la transaction n’a pas été dévoilé. Mais les sociétés de services se négocient actuellement cinq à sept fois leur résultat d’exploitation des trois dernières années, soit une valorisation que l’on peut estimer entre 6 et 7 M€ pour Alter Way.