Le lancement officiel de la Fondation Eurostack est annoncé en marge du sommet franco-allemand sur la souveraineté numérique qui se tient à Berlin le 18 novembre 2025. Porté par près de 300 entreprises européennes à présent, Eurostack est un groupement industriel à but non lucratif, basé en Allemagne, dont l’objectif est d’assurer l’autonomie stratégique de l’Europe en matière d’infrastructure numérique.

Eurostack se présente comme une force de coordination dont le plan d’action s’articule autour de trois axes : acheter européen, vendre européen et financer européen. La fondation veut coordonner l’intégration technique entre les solutions européennes existantes pour proposer des alternatives crédibles et cohérentes aux géants étatsuniens et asiatiques du numérique, faciliter l’accès des entreprises locales aux marchés publics européens et catalyser les investissements publics et privés dans des infrastructures ouvertes et interopérables.

« EuroStack propose une définition rigoureuse, technique et auditable de ce qu’est un véritable acteur européen du numérique. Le contrôle juridique européen est le prérequis, mais l’autonomie technologique en est l’objectif principal », précise Stéphane Fermigier, co-président du Conseil national du logiciel libre.

La présidence d’Eurostack est assurée par l’économiste Cristina Caffarra (cf. photo). Avec l’économiste Francesca Bria et la chercheuse Meredith Whittaker, elle a lancé la première discussion sur l’initiative EuroStack en septembre 2024, lors d’une conférence accueillie par le Parlement européen à Bruxelles. Un an plus tard, elle est la principale porte-parole de la fondation. « La régulation seule ne suffit pas à garantir notre indépendance numérique. Il faut construire », déclare-t-elle.

Parmi les membres d’Eurostack, on retrouve des noms connus de la tech européenne : Frank Karlitschek, fondateur de Nextcloud, Yann Lechelle, dirigeant et co-fondateur de Probabl, Fred Plais, CEO d’Upsun ou encore Andy Yen, CEO de Proton.

Le défi de la fondation Eurostack est de taille alors que plus de 80% des infrastructures numériques et technologies utilisées en Europe proviennent encore de fournisseurs non-européens, selon les chiffres du gouvernement français.