L’économiste en chef du fonds d’investissement new-yorkais Apollo Global Management, Torsten Sløk, estime que les grandes entreprises cotées de l’intelligence artificielle (IA), telles que Nvidia, Apple, Microsoft, Amazon et Alphabet, sont valorisées de façon outrancière à la bourse de Wall Street par rapport à leurs bénéfices réels. Selon lui, le mot magique n’est plus .com mais IA.

Or, la bulle de l’IA pourrait s’avérer bien pire que celle des dotcoms à la fin des années 1990 si elle éclatait. « La différence aujourd’hui est que les 10 premières entreprises du S&P 500 sont largement plus surévaluées qu’elles ne l’étaient dans les années 90 », écrit-il. Si l’indice S&P 500 est au beau fixe, la plupart des gains proviennent des 10 entreprises en tête du classement. Le cours des 490 autres sociétés de l’indice ne bouge pratiquement pas.

« Le marché semble parier sur une révolution IA déjà accomplie, sans tenir compte des incertitudes technologiques, réglementaires ou économiques qui pourraient donner un gros coup de frein au secteur », poursuit-il. « L’exubérance du marché pourrait précipiter une forte correction si les profits tardent à se concrétiser ».

Torsten Sløk a rejoint Apollo Global Management en 2020. Cet économiste renommé a notamment travaillé pour le FMI et l’OCDE, au sein de la division Monnaie et Finances et de la division Analyse des Politiques Structurelles.