Forrester vient de faire paraître son guide de planification budgétaire 2025 à destination des décideurs informatiques. L’institut d’études y livre quelques recommandations opportunes à l’usage des organisations pour arbitrer leurs dépenses technologiques l’année prochaine.

Forrester note que la planification pour 2025 s’avère ardue dans la mesure où les taux d’intérêt restent élevés. Certes, l’inflation a tendance à décélérer mais on ne sait pas quand et dans quelle mesure les banques centrales réduiront leurs taux, écrit en substance le cabinet d’études.

Selon Forrester, neuf décideurs informatiques sur dix s’attendent à une augmentation de leur budget en 2025. Mais quatre sur dix s’attendent à une hausse inférieure à 5%. Forrester rappelle qu’il a prévu que les achats technologiques mondiaux devraient augmenter de 5,3 % en 2024 (contre 4,0 % en 2023) mais que l’inflation mondiale devrait être en moyenne de 5,9%, selon les Perspectives économiques mondiales d’avril 2024 du FMI. Ce qui en pratique annule complètement la hausse réelle des budgets informatiques.

Forrester anticipe que les dépenses en logiciels des organisations vont continuer de croître bien plus rapidement que le reste des dépenses IT : de l’ordre de 10,5% par an en moyenne d’ici à 2027. Catégorie technologique qui connaît la plus forte croissance, les logiciels devraient ainsi passer de 27% des dépenses informatiques mondiales en 2022 à 35% en 2027, selon Forrester. De fait, 73 % des décideurs IT s’attendent à ce que le budget consacré aux logiciels augmente au cours des 12 prochains mois.

Autre gros poste budgétaire pour les décideurs IT : les dépenses de personnel, qui représentent 34,6 % des dépenses informatiques totales, selon les données comparatives mondiales de l’Information Service Group (ISG). 71% des décideurs IT prévoient une augmentation de leurs investissements de personnel au cours des 12 prochains mois. Les décideurs vont dépenser pour permettre aux salariés d’acquérir de nouvelles compétences, notamment dans l’IA, suggère Forrester.

Mais l’évolution des compétences internes n’étant jamais aussi rapide qu’elle le devrait, les organisations ont recours à l’externalisation pour combler leurs lacunes actuelles. L’externalisation représente 26,7% des dépenses informatiques totales, selon les données de référence mondiales de l’ISG. Les prévisions de Forrester montrent que les services informatiques connaîtront une croissance régulière de 4,7 % en 2025, avec une légère hausse à 4,8 % jusqu’en 2027.

Dans ce contexte, il reste peu de place pour les autres dépenses informatiques et Forrester suggère que les DSI vont devoir faire des arbitrages. En réduisant de manière agressive leur dette technologique, par exemple, en réduisant leurs dépenses liées au cloud, ou encore en automatisant leurs processus manuels…

« Ces augmentations de dépenses sont modestes et ne suffisent pas toujours à suivre une inflation tenace, expose Forrester. Il sera donc primordial de planifier soigneusement les domaines dans lesquels il faut investir, ceux dans lesquels il faut se retirer et ceux dans lesquels il faut expérimenter. »

Forrester suggère par exemple de réduire drastiquement les ressources cloud non gouvernées, source de coûts imprévus, de complexité et de problèmes de sécurité et de conformité. Le cabinet d’études conseille de mettre en place une approche FinOps, de redimensionner ses machines virtuelles pour optimiser ses licences VMware…