A partir de ce jeudi, les organisations syndicales de HP-EDS appellent le personnel à refuser les réductions de salaires proposées par la direction et en suivant l’exemple du management, qui aurait dit non.

 

Les salariés de HP et d’EDS seront-ils plus « généreux » que leurs managers ? Rien n’est moins sûr. Au printemps, l’encadrement des sociétés du groupe avait été invité à accepter que son salaire soit amputé de 5% afin d’éviter des licenciements tout en « gardant du muscle » pour la reprise. A présent ce sont tous les autres salariés qui vont recevoir une lettre recommandée leur proposant une réduction de salaire. Celle-ci, ramenée à 2,5% pour les non cadres, sera effective dès le mois de septembre.

 

Les syndicats s’opposent bien sûr à ce plan . C’est pourquoi ils organisent des assemblées générales dans les différents établissements du groupe, les premières ayant lieu ce jeudi 18 juin à Issy les Moulineaux, les Ulis et Grenoble. Ces meetings, qui se poursuivront le 22 juin à Lyon et le 23 juin à Sophia-Antipolis, bénéficieront probablement d’une écoute favorable de la part des salariés. Car la France traîne les pieds pour accepter les baisses de salaire.

 

« La direction refuse de nous fournir le taux d’acceptation des cadres. On sait qu’on est probablement en dessous de 50%. C’est le chiffre le plus mauvais avec celui de l’Allemagne », commente Jean-Paul Vouiller, délégué CFTC et élu au CE de HP. Les salariés ont été invités à donner leur avis sur le blog CFTC HP-EDS. Une très grande majorité ( 93%) des 1.793 personnes qui se sont pliées à cet exercice, a déclaré refuser toute baisse de revenus.

 

Les syndicalistes jugent les propositions de la direction inacceptables pour plusieurs raisons. Tout d’abord, tout le monde ne serait pas logé à la même enseigne. Ainsi, le PDG Mark Hurd affirme avoir réduit son salaire de 20%. Or, d’après les syndicats, cette baisse est en fait de 0,7% si l’on tient compte des bonus et autres compensations accordées. Ensuite, cette mesure ne serait pas conjoncturelle. « Le problème, c’est qu’elle est définitive et sans contrepartie et cela alors que des licenciements massifs sont annoncés. Les salariés touchés subiront alors une double peine : une perte d’emploi et des indemnités réduites car calculées sur le nouveau salaire », affirme Jean-Paul Vouiller.

 

Les organisations syndicales sont toutefois prudentes sur l’issue du plan. Le personnel pourrait, d’après elles, subir des pressions pour accepter l’amputation des revenus. Affaire à suivre donc.