C1, l’un des plus importants revendeurs et fournisseurs de services informatiques aux États-Unis, a déposé début avril sa demande de mise en faillite. Créé en 1993 dans le Minnesota sous le nom de ConvergeOne, la société a bâti son ancrage national en procédant à plus d’une trentaine d’acquisitions. Une stratégie qui s’est accélérée après son rachat en 2019 par le fonds d’investissement luxembourgeois CVC Capital Partners pour 1,8 milliard de dollars. L’entreprise en paie les conséquences aujourd’hui avec une dette qui atteint le même montant, dépassant le chiffre d’affaires qui était de 1,5 milliard de dollars en 2023.

Dans une déclaration devant le tribunal, le directeur financier Salvatore Lombardi, a déclaré que la société « a été confrontée à des problèmes de liquidité en raison d’une structure de capital fortement endettée qui est devenue insoutenable dans l’environnement actuel des taux d’intérêt ».

En se plaçant sous la protection du chapitre 11 de la loi sur les faillites, C1 veut mettre en œuvre un accord noué avec ses créanciers qui vise à réduire sa dette de 1,6 milliards de dollars et à confier le contrôle de l’entreprise à ses prêteurs. 245 millions de dollars de capitaux frais seront aussi apportés pour améliorer les liquidités disponibles de l’entreprise. Dans le cadre de la procédure, la société déclare vouloir suivre le cours normal de ses activités et payer intégralement ses fournisseurs.

« Nous sommes heureux d’avoir conclu cet accord qui nous permet de continuer à améliorer la résilience de notre entreprise », a commenté dans un communiqué le PDG Jeffrey Russell. « Pour soutenir nos efforts continus et garantir que l’entreprise dispose d’une base financière solide pour l’avenir, C1 prend des mesures proactives pour réduire nos niveaux d’endettement, renforcer notre profil de liquidité global et, en retour, investir dans la croissance à court terme et accroître notre part de marché. »

C1 emploie environ 3 000 personnes dans 15 pays. La vente de matériels et logiciels représentent 55% de son activité et les services professionnels et managés 45%. Ses principaux partenaires sont Avaya, AWS, Cisco, Genesys et Palo Alto Networks. Les difficultés d’Avaya, qui a également déposé le bilan au printemps 2023, ont contribué aussi à rogner les bénéfices du distributeur et à le fragiliser un peu plus.