L’usage du cloud dans les T/PME reste encore extrèmement marginal malgré une assez bonne connaissance du sujet. Les TPE affichent toutefois une forte défiance vis-à-vis des intermédiaires.


On s’en doutait un peu mais TNS Sofres vient de le rappeler opportunément. Les tombereaux d’articles consacrés à la révolution numérique cloud en marche ne sauraient faire oublier que son adoption reste encore très marginale, notamment dans les TPE (moins de 20 salariés). Ainsi, seuls 5% des dirigeants des 800 T/PME de 0 à 249 salariés interrogés par l’institut de sondages pour le compte de Cloudwatt déclarent être utilisateurs d’un service cloud.

Un chiffre qui contredit les conclusions de beaucoup d’études comparables (notamment celle d’EBP-OpinionWay qui avance le chiffre de 19% des TPE utilisant un logiciel de paye en mode SaaS). TNS Sofres souligne néanmoins que le taux de pénétration du cloud est de 15% dans les entreprises de 50 à 99 salariés (une catégorie qui ne représente toutefois qu’une toute petite fraction de l’ensemble des T/PME).

Un tiers des dirigeants de T/PME (32%) interrogés déclarent cependant être plus ou moins familières avec la notion de cloud. Bonne nouvelle pour les tenants du modèle, les deux tiers de cette population avertie anticipe une généralisation de la pratique du cloud. Mieux 99% des utilisateurs parient sur sa généralisation.

Sans surprise, les trois quarts (74%) des T/PME familières avec le cloud déclarent qu’elles auraient tendance à privilégier un prestataire français à coût et service comparable. Un choix qui relève plus d’une forme de patriotisme écononomique que d’une prise en compte des contraintes légales relatives aux données sensibles. La majorité (55%) ignore ce qu’est le Patriot Act, qui oblige les filiales de groupes américains à fournir les données qu’elles hébergent.

Toujours parmi cette population avertie, il reste beaucoup de freins à lever. La majorité (55%) ne voit pas dans le cloud une source d’économies potentielle. Les deux tiers (66%) ne le considèrent pas comme un outil de croissance. Les trois-quarts continuent d’être dubitatifs sur la sécurité des données et un tiers déclare que le manque de clarté contractuelle reste un problème.

Enfin, il apparaît à la lueur de cette enquête qu’il subsiste une extrême défiance des dirigeants de T/PME connaissant le cloud vis-à-vis des intermédiaires. Une majorité (55%) ne compte que sur elle-mêmes pour utiliser au mieux le cloud. Seuls 27% accorderaient leur confiance en priorité à leur opérateur télécom, et seulement 16% à un prestataire de services qu’ils connaissent déjà. Il reste du chemin à parcourir pour les prestataires IT pour s’imposer comme interlocuteurs de référence.

Note méthodologique et définition :

Cette enquête a été réalisée par téléphone du 13 au 21 septembre auprès d’un échantillon de national représentatif de 400 dirigeants de TPE (0 à 19 salariés) et de 400 dirigeants de PME (20 à 249 salariés). Pour les résultats finaux, chaque catégorie a été remise à son poids réel (c’est à dire moins de 3% pour les PME).

Le cloud computing est défini comme la possibilité pour toute entreprise d’utiliser des ressources informatiques externes quand elle le souhaite, sans avoir à investir dans du matériel et en payant uniquement ce qui a été consommé pour le stockage des données ou le fonctionnement des applications.