Le site IT Distri, qui édite une base de données des grossistes IT européens*, annonce la mise en ligne d’une base répertoriant les noms de domaines et numéros de téléphones utilisés par les scammers pour tromper la vigilance desdits grossistes.

Les scammers, ce sont ces escrocs qui usurpent l’identité d’un revendeur ou d’un intermédiaire ayant pignon sur rue et bénéficiant d’encours conséquents chez les grossistes pour convaincre l’un d’eux de lui livrer des marchandises à crédit avant de disparaître dans la nature. Nous avions déjà décrit leur mode opératoire et quelques-uns de leurs faits d’arme dans deux articles parus en 2010 (Plusieurs prestataires IT aux prises avec une escroquerie africaine de grande ampleur) et en 2011 (Recrudescence des escroqueries par usurpations d’identité dans l’IT).

Bien que leur technique d’hameçonnage soit désormais largement connue des victimes potentielles, les scammers n’en continuent pas moins leur petite activité en diffusant régulièrement des commandes basées sur des documents falsifiés. Pour aider les grossistes à déjouer leurs agissements, IT Distri a donc décidé de référencer les noms de domaines, adresses e-mail et numéros de téléphones que les scammers utilisent en relation avec les véritables raisons sociales des sociétés dont ils usurpent l’identité.

Cette base, en accès gratuit (lien ici), référence déjà près de 80 sociétés basées en France, en Grande Bretagne et dans le Bénélux, et dont la raison sociale a déjà détournée au moins une fois à des fins frauduleuses. Et elle s’enrichit au rythme d’une à deux nouvelles entrées par semaine, assure Alain Godet, CEO d’IT Distri, à l’origine de cette initiative.

Des usurpations d’identité mais pas d’arnaque à la cession frauduleuse

Dans son communiqué relatif à la mise en ligne de sa base de données anti-scammers, Alain Godet lance également une alerte à propos d’un nouveau type d’arnaque qui aurait cours depuis quelques semaines.

Des personnes malintentionnées rachèteraient des revendeurs informatiques dans le but de profiter des encours dont ils disposent chez les grossistes pour passer des commandes se chiffrant en centaines de milliers d’euros et s’évaporer avec le butin.

Après vérification auprès de quelques-uns des principaux grossistes du marché, cette information n’est fondée sur aucun cas avéré. « On continue d’avoir régulièrement des ouvertures de compte suspectes ou des cas d’emprunt de Kbis (sans parler des demandes de transferts de fonds urgentissimes) mais nous n’avons jamais entendu parler d’une telle fraude », confie un membre de l’équipe de management de l’un d’eux.

De fait, pour que la combine soit rentable, il faudrait que les revendeurs candidats à la cession de leur fonds de commerces soient suffisamment petits pour n’être valorisés que quelques dizaine de milliers d’euros (autrement dit des queues de cerises) mais suffisamment gros pour disposer d’encours atteignant des centaines de milliers d’euros. Deux conditions qui paraissent incompatibles entre elles.

 

* IT Distri référence plus de 6.000 grossistes répartis dans les 121 pays de la zone EMEA.