Olivier Teichman est un chef d’entreprise heureux. Sa société, Stordata, n’a pas de dette, dégage un résultat d’exploitation supérieur à 10% depuis dix ans et, depuis trente mois, ses revenus sont en forte progression. L’exercice 2015 clos fin mars 2016 s’est ainsi soldé par une croissance de l’ordre de 12% à 35,9 M€ (37,3 M€ avec sa filiale conseil) ; l’exercice 2016 a été encore plus dynamique avec une croissance de 19% (soit 42,8 M€ ou 44,4 M€ avec le conseil) et l’exercice 2017 devrait être du même tonneau. « Nous sommes très en avance par rapport à l’année dernière », déclare Olivier Teichman en précisant que l’effectif a progressé de 10% en un an (à 150 personnes) et que le groupe continue d’embaucher rapidement.
Pour son PDG, les leviers de la croissance sont clairement les services managés et le Cloud. Deux activités que le groupe développe en parallèle depuis trois ans, en complément de son activité historique d’intégration et de maintenance d’infrastructures autour de la gestion de données et de la virtualisation. Son succès dans les services managés et le Cloud, Stordata l’a bâti sur les outils de supervision et d’administration qu’il a développés en interne pour gérer les équipements installés tant chez ses clients que dans ses datacenters.
Sa solution StorReport lui permet de surveiller l’ensemble des solutions de stockage et de sauvegarde placées sous sa responsabilité quelle que soit leur origine. C’est avec cet outil que l’intégrateur s’acquitte de sa mission de gestion de la capacité. Mais sa réalisation la plus prometteuse est StorM, une solution de métrologie de bout en bout qui lui permet de connaître qui consomme quelles ressources de son parc installé avec quelles applications.
Sur la base de ces outils et des expertises déployées par le centre de services qu’il a créé il y a trois ans, Stordata est désormais en mesure de prendre en charge des contrats globaux de transformation IT incluant, outre la conception, la mise en œuvre et la maintenance des infrastructures, les services managés associés. Stordata s’engage ainsi sur le délai de mise en œuvre des équipements mais également sur la disponibilité dans la durée des données qu’ils hébergent, explique Olivier Teichman. Le tout dans un contexte hybride, mêlant infrastructures privées et externalisées.
C’est cette capacité à s’engager dans le cadre de contrats globaux qui assure à Stordata la consistance actuelle de sa croissance, suggère Olivier Teichman. « De plus en plus de grands comptes nous confient l’intégralité de leur transformation IT », constate-t-il. Du coup la taille des projets que l’entreprise pilote a tendance à grossir. « Nous signons ainsi chaque année quatre ou cinq projets d’envergure qui se comptent en centaines de jours/homme là où [nous plafonnions] il y a quelques années à quelques dizaines de jours/homme ».
La montée en charge de Stordata sur de tels projets de transformation IT n’aurait pas été possible sans l’acquisition de solides compétences dans les solutions réseaux pour datacenters. Ça a été l’une des justifications de la reprise de l’activité infrastructures de RBS en 2014, qui disposait de ces compétences. Une opération qui lui a permis au passage de resserrer les liens avec Cisco, avec lequel il entretenait déjà un partenariat fort sur la partie UCS mais par sur les réseaux.
Enfin, pour être en mesure de s’engager sur des délais de temps de rétablissement compétitifs, l’intégrateur a aussi besoin de couvrir au mieux le territoire. Il prépare ainsi l’ouverture d’une nouvelle agence dans le Sud-Est qui viendra compléter son maillage existant constitué de cinq agences régionales (Versailles, Nantes, Toulouse, Lyon et Strasbourg) et de quatre bureaux techniques (Montpellier, Bordeaux, Le Mans et Belfort).
Ces dernières années, Stordata a resserré son catalogue autour de six marques stratégiques : Netapp, Commvault, Dell EMC, Pure Storage, Cisco et Quantum. Hitachi, Overland et HP, qui figuraient autrefois en bonne place dans son offre, n’en font aujourd’hui plus partie.