La filiale de services numériques de Spie France a lancé le 23 septembre une information-consultation en vue de son rapprochement avec sa filiale de rang 2 Spie Infoservices. L’opération devrait prendre la forme d’une fusion-absorption de Spie ICS par sa filiale et devrait intervenir d’ici au 30 avril 2022. Entité de 2.200 personnes, Spie Infoservices rassemble l’ensemble des activités infogérance de Spie ICS. Elle est elle-même issue du rapprochement de Fast, Sertig et APX Infogérance, rachetées respectivement en 2005, 2011 et 2012. Dernièrement, Spie Infoservices avait absorbé l’intégrateur nîmois RDI, racheté en 2016. Et c’est encore Spie Infoservices qui a racheté Infidis en juillet dernier.
Sa maison mère est l’héritière quant à elle de l’activité d’intégrateur réseaux et téléphonie historique du groupe. Une entité qui comptait plus de 1.500 salariés il y a une dizaine d’année mais qui n’en compte plus que 800 aujourd’hui. Spie ICS compte encore trois autres filiales : l’intégrateur spécialisé dans les infrastructures datacenter S-Cube, racheté en 2018, Spie Services et Cloud Services.
Officiellement, la direction de Spie ICS souhaite harmoniser le statut social des salariés des deux entreprises. Des salariés qui travaillent ensemble depuis des années sur le plan opérationnel mais qui ne dépendent pas des mêmes conventions collectives. Les salariés de Spie ICS relèvent de la branche Métallurgie et ceux de Spie Infoservices de la convention Syntec.
Les syndicats redoutent que le rapprochement soit un prétexte pour revoir les avantages sociaux des salariés de Spie ICS à la baisse en les calquant sur ceux de Spie Infoservices, à la convention moins-disante par rapport à celle de la Métallurgie. De fait, la fusion-absorption va avoir pour effet de rendre caducs tous les accords entreprise existants, prévient une source syndicale. Ainsi, le régime de mutuelle, les grilles de rémunération, le temps de travail, les jours de RTT, le calcul de l’ancienneté… tout va être remis en question.
La direction a assuré que l’objectif n’est pas de faire de la surenchère à la baisse et qu’elle souhaitait engager de réelles négociations. Les instances représentatives ont toutefois déclenché une expertise pour évaluer précisément les différences entre les deux conventions collectives et estimer le manque à gagner pour les salariés concernés de passer de l’une à l’autre.