Le panorama des projets en cours ou à venir dressé par Markess International dans son étude « Bilan et perspectives des logiciels et services IT de l’administration française » conduit à une prévision de croissance moyenne de 1,6% cette année et en 2013.

 

Pleins feux sur le Big data. Telle est l’accroche qui selon, Markess International, résume au mieux la transformation en cours dans le secteur public, administrations centrales et locales inclues. A grands renforts de dématérialisation, de virtualisation, d’applications de collaboration et d’interaction avec le public, d’applications décisionnelles et de gestion de l’information plus classiques, l’administration numérique se présente désormais comme un ensemble de chantiers en interrelation. « Au delà du concept de Big Data, déjà très médiatisé, le secteur public est particulièrement concerné par le fait que les chantiers numériques sont désormais moins morcelés et font partie d’une stratégie d’ensemble », constate Aurélie Courtaudon, chargée d’études sur l’administration numérique du cabinet Markess International.

 

Logiciels et services IT : un marché de 7 milliards en faible croissance

 

L’étude publiée cette semaine par le cabinet, résultant de plusieurs centaines d’entretiens avec des décideurs d’organisations publiques et des prestataires intervenant dans ce secteur tout au long de 2011, met ainsi en évidence les domaines clés des chantiers en cours et les enjeux spécifiques à ce milieu. Un inventaire qui aboutit au total à un marché des logiciels et services évalué à un peu plus de 7 milliards d’euros en 2011 (7030 millions), promis à une croissance de 1,6% par an entre 2011 et 2013 (7250 millions d’euros l’an prochain). Bien en dessous des 4 à 6% des années précédentes. Néanmoins…

 

Au nombre des domaines clés de projets (voir schéma ci-dessous), se retrouvent des chantiers transversaux, comme la GED et la mise en oeuvre de référentiels de données, qui reflétent la focalisation sur une approche transversale, inter-administrations destinées à échanger, à communiquer des données. Les projets de modernisation de l’administration numérique recouvrent notamment la dématérialisation des flux entre collectivités et avec l’administration centrale (dont le Trésor Public), boostée par la législation et la politique d’ouverture des données publiques (Open data).

 

Dans le contexte de la relation usager, le traitement des demandes qui font appel à divers services, divers ministères, implique le partage de données non redondantes et donc la constitution de référentiels transversaux. « Soit le passage d’une informatique en silos à une démarche plus transversale », résume la chargée d’étude. Sans oublier l’enjeu capital de sécurisation des données et des échanges.

 

Sur le plan fonctionnel, sont concernés principalement, entre 2011 et 2013, le domaine des ressources humaines, celui des finances qui amènent les administrations, tant les ministères que les collectivités locales, à revoir leurs processus internes. Et leurs systèmes d’information.

 

Exemple-type : le(s) SI de la paie des fonctionnaires

 

L’exemple type de ces chantiers d’envergure et en cascade est celui concernant la paye des fonctionnaires, engagé depuis 2009. Le premier marché lancé étant celui de l’opérateur national de paye (OPN) remporté par Logica, Accenture, HR Access). Evolution qui exige des ministères une adaptation de leurs systèmes d’information RH pour laquelle l’OPN propose, par défaut, une solution SIRH (HR Access, maîtrise d’oeuvre Steria). Qui implique aussi une mise à niveau de la gestion des référentiels (chantier confié à Micropole) et de l’informatique décisionnelle (marché non encore attribué).

 

Au niveau des collectivités se profile aussi la mise en oeuvre de l’intercommunalité. «De nombreux projets sont en train d’émerger, autour de la mutualisation et le partage de responsabilité », commente Aurélie Courtaudon. Et, toujours au niveau local, la montée en puissance des projets liés à la loi sur l’autonomie des universités et les nouvelles obligations qui l’accompagnent sur le plan financier, pour la gestion des ressources humaines et autres services.

 

Moderniser pour économiser

 

Autant d’éléments qui font, qu’en dépit d’une prévision plutôt conservatrice voire réservée des budgets disponibles dans les deux ans à venir (à la baisse dans les ministères, à la stagnation dans les collectivités, selon l’enquête de Markess), « ce marché va rester solide », avance Aurélie Courtaudon. « Comme avec la dématérialisation, on paye maintenant pour un retour sur investissement qui va aider à réduire la dépense à terme », conclut-elle. Pour preuve, selon son étude, la quasi-totalité des décideurs (95% d’entre eux) a conscience que la modernisation des systèmes d’information joue un rôle clé pour améliorer la maîtrise budgétaire du secteur public.

 

 secteur_public_projets_2012

En bleu foncé, les domaines les plus concernés par les projets en cours (+++) (Source Markess International)