La nouvelle est tombée lundi à l’occasion de la publication des résultats financiers de la société : l’Allemand Christian Klein (38 ans) restera seul aux commandes de SAP, l’Américaine Jennifer Morgan (48 ans) s’en ira le 30 avril. Après à peine six mois, s’en est donc fini de la direction bicéphale – et paritaire – de l’éditeur allemand.

« Plus que jamais, l’environnement actuel oblige les entreprises à prendre des mesures rapides et déterminées qui sont mieux soutenues par une structure de direction très claire. Par conséquent, la décision de passer de deux Co-CEO à un unique CEO a été prise plus tôt que prévu pour assurer un pilotage fort et sans ambiguïté en cette période de crise sans précédent », peut-on lire dans un communiqué.

« Je suis reconnaissant envers Jennifer pour sa direction de SAP, y compris pour tout ce qu’elle a fait pour l’entreprise, nos employés et nos clients », affirme dans le document Hasso Plattner, cofondateur et président du conseil de surveillance de SAP. « Cette transition intervient à un moment de grande incertitude dans le monde, mais j’ai toute confiance dans la vision et les capacités de Christian pour conduire SAP vers une croissance rentable, l’innovation et la réussite de ses clients. »

Jennifer Morgan est entrée chez SAP en 2004 après avoir travaillé chez Accenture et chez Siebel. Occupant rapidement des postes à forte responsabilité, notamment celui de présidente en charge de l’Amérique du Nord et de la région Asie Pacifique Japon, elle était jusqu’en octobre présidente du Cloud Business Group, où elle avait la responsabilité d’Ariba, Concur, Fieldglass, SuccessFactors, C4/Hana, Customer Experience, et Qualtrics. Elle avait alors succédé conjointement avec Christian Klein à Bill McDermott, désormais à la tête de ServiceNow. « Jennifer et Christian se complètent parfaitement et seront de solides co-CEO,un modèle de leadership éprouvé par SAP avec de nombreux succès antérieurs », avait alors expliqué Hasso Platner.

A l’issue du premier trimestre, SAP dévoile un chiffre d’affaires de 6,52 milliards d’euros, en croissance de 7% sur un an, dont 2,01milliards d’euros provenant du cloud (+29%). Le bénéfice opérationnel est de 1,21 milliard d’euros, contre une perte d’exploitation de 136 millions d’euros en raison d’une charge de restructuration de 886 millions d’euros l’an dernier.