Samsung va arrêter la fabrication de ses PC en Chine. Les lignes de production du site de Suzhou s’arrêteront définitivement à la fin du mois. Créé en 2002, l’année suivant l’adhésion de la Chine à l’Organisation mondiale du commerce, le site comptait à son apogée en 2012 6.500 salariés. Il n’emploie aujourd’hui plus que 1.700 personnes « À l’exception des employés du département de recherche et développement, tous les contrats de travail des autres salariés seront affectés », a expliqué au South China Morning Post un fonctionnaire du gouvernement de Suzhou.

Samsung a de son côté expliqué que cette décision faisait partie de ses efforts continus pour améliorer l’efficacité de ses bases de production mondiales. Le conglomérat sud-coréen a ajouté qu’il offrirait aux employés concernés des opportunités de transfert vers d’autres sites. Samsung possède encore à Suzhou une unité de production d’écrans LCD et a récemment ouvert une usine de puces à mémoire flash dans la ville chinoise de Xi’an.

Cet arrêt de la production à Suzhou fait suite à la fermeture en 2018 et 2019 des usines de fabrication de smartphones à Shenzhen, Tianjin et Huizhou, délocalisées au Vietnam où le coût de la main d’oeuvre est nettement inférieur. C’est probablement dans ce pays à l’abri du conflit commercial entre la Chine et l’administration Trump que se poursuivra la fabrication des PC. « La réorganisation de ces activités offre une preuve supplémentaire que la Chine perd rapidement ses avantages dans l’assemblage et la fabrication alors que les coûts de main-d’œuvre augmentent et que les chaînes d’approvisionnement mondiales sont perturbées par l’épidémie de coronavirus. En outre, le découplage entre les économies de la Chine et des États-Unis risque de réduire un marché d’exportation clé pour les produits électroniques fabriqués en Chine », reconnaît d’ailleurs le South China Morning Post.

Samsung ne compte toutefois pas s’appuyer exclusivement sur le Vietnam pour la fabrication de ses équipements. Le conglomérat fait ainsi partie des 22 entreprises qui ont promis d’investir 110 milliards de roupies (1,5 milliard de dollars) en Inde pour y développer des unités de fabrication de téléphones mobiles. Ces entreprises répondent à un programme d’incitations financières du gouvernement indien qui souhaite stimuler la fabrication locale et réduire la dépendance du pays aux importations. « Le mouvement n’est contre aucun pays mais est positif pour l’Inde », a déclaré Ravi Shankar Prasad, ministre de l’électronique et des technologies de l’information. « L’objectif est que l’Inde devienne un grand acteur mondial dans le segment de la fabrication électronique. » Il a précisé que Foxconn Technology Group, Wistron et Pegatron faisaient partie des entreprises choisies pour fabriquer des smartphones.