Dell entend s’appuyer sur la technologie héritée du rachat de RNA Networks pour fournir une couche d’accélération mémoire et Flash à très haute performance en amont de ses baies SAN.

L’an passé, Dell a discrètement racheté RNA Networks, l’éditeur d’une solution de clustering permettant à un groupe de serveurs de mettre en commun leur espace mémoire au sein d’un pool cohérent. À l’occasion de son Dell Storage Forum, la firme a dévoilé ce qu’elle appelle le « projet Hermes », dont l’un des objectifs est d’appliquer cette technologie à l’accélération (radicale) des accès SAN.

 

La technologie de virtualisation mémoire de RNA permet à l’ensemble des serveurs d’un cluster (raccordés par Infiniband ou 10Gigabit Ethernet) de mutualiser leur capacité mémoire au sein d’un pool unique et, ce qui est moins connu, de mutualiser un espace de stockage Flash au sein d’un espace de stockage unique. D’une certaine façon, RNA crée un système NUMA virtuel à base de noeuds serveurs x86.

 

Dans le cadre du « projet Hermès », ce sont ces deux caractéristiques que Dell a décidé de mettre en œuvre pour doper de façon radicale les performances d’un cluster de serveurs nécessitant un très haut niveau de performances en entrées – sorties. L’idée est d’utiliser la technologie de RNA pour fournir un étage de cache en lecture/écriture in-memory et basé sur des disques Flash PCI-express en amont des baies de stockage SAN traditionnelles.

 

Partager la mémoire et le stockage Flash à l’échelle d’un cluster tout en maintenant la cohérence de cache

 

En l’état de la technologie de RNA Networks au moment de son acquisition par Dell, il était possible d’agréger jusqu’à 1024 cœurs au sein d’un cluster RNA Networks. Les plus récents des serveurs Dell PowerEdge sont capables d’accueillir jusqu’à 1,5 To de mémoire et disposent de quatre emplacements pour des disques Flash SLC Micron directement raccordés au bus PCI-express.

32 de ces serveurs pourraient donc être agrégés en un cluster unique par la technologie de RNA Networks, de quoi assembler un système capable d’adresser 96 To de RAM et près de 75 To de Flash.

 

Une capacité disponible pour les applications (par exemple une base de données chargée en mémoire), mais aussi pour la mise en place d’un cache en lecture/écriture vers de multiples baies SAN (RNA a un concept baptisé « Memory Store » qui permet de créer un périphérique en mode block virtuel, l’équivalent d’un gros « RAMDisk » partagé entre les noeuds). Le tout avec une cohérence de cache assurée entre les nœuds du cluster et une protection contre la défaillance de nœuds du cluster.

 

Bref, RNA Networks permet à Dell de fournir un étage de stockage et de cache de classe « Tier 0 » partagé entre de multiples serveurs. De quoi prendre une longueur d’avance sur des concurrents comme EMC, IBM et HP, qui sont encore loin d’avoir résolu la question du partage de cartes PCI-express Flash entre de multiples noeuds (tous proposent des cartes Flash PCI-express, mais leur usage est limité à un nœud serveur unique et souvent à un étage de cache en lecture).

 

Le plus étonnant est sans doute la versatilité de la technologie de RNA Networks. Celle–ci peut être appliquée à l’accélération des I/O réseau, mais elle est aussi utilisable pour les applications nécessitant de grands volumes de mémoire (ou le partage d’espace mémoire entre nœuds). Elle pourrait par exemple servir à Dell pour constituer des systèmes analytiques de type Exalytics chez Oracle, des systèmes de bases de données « in-memory » (pourquoi pas un cluster Dell/RNA faisant tourner SAP HANA), ou des systèmes en cluster optimisé pour certaines applications HPC.

 

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