Le fonds EPF partners, qui avait apporté 5 M€ à DCI fin 2007, vient de solder sa participation au profit de LBO. Une recomposition du capital qui entraîne le départ du pdg, David Bertrand, qui laisse la place à Nicolas Ippolito.

Le mois dernier, DCI annonçait l’entrée à son capital du fonds d’investissement LBO. L’opportunité pour la société « d’accélérer sa stratégie » en accroissant ses capacités de croissance interne et externe et en renforçant son offre de services hébergés, expliquait le communiqué. L’opération a surtout permis au fonds EPF Partners, qui lui avait apporté 5 M€ en 2007, de se retirer.

Le montant investi par LBO n’a pas été précisé mais il serait supérieur à 10 M€. De même, le périmètre du capital ayant changé de mains est resté confidentiel. Mais l’opération s’est traduite par l’abandon par David Bertrand de son poste de pdg. « Il quitte ses fonctions opérationnelles mais reste le principal actionnaire de la société. A ce titre, il demeure membre du conseil de surveillance et d’administration et continue d’être associé aux décisions stratégiques », précise toutefois Nicolas Ippolito, qui reprend ses fonctions de PDG après avoir occupé le poste de directeur général pendant plus de trois ans. Il n’en dira pas plus sur le pourquoi de ce changement de direction.

Avec le soutien de son nouvel actionnaire, DCI est censé reprendre sa politique d’expansion géographique entamée en 2007 mais au point mort depuis deux ans. Fin 2008, l’intégrateur, dont la zone d’influence restait jusque là cantonnée à l’Ile-de-France, s’était implanté à Lille, via le rachat de la société Netspep. Dans la foulée, il avait pris pied à Rennes, Toulouse et Brest. Mais depuis, alors qu’il prévoyait d’ouvrir Châteauroux, Aix et Bruxelles au cours du premier semestre 2010, plus rien.

Aujourd’hui, les régions pèsent pourtant près de 10% des revenus de la société et contribuent à renouveler son portefeuille clients et son portfolio de solutions, comme le souligne Nicolas Ippolito. D’où l’objectif ré-affirmé d’ouvrir rapidement des points de présence en PACA, dans l’Est et en Rhône-Alpes…

Malgré cette pause de l’expansion géographique, la croissance organique n’a semble-t-il pas flanché : le groupe DCI devrait publier un chiffre d’affaires supérieur à 40 M€ pour son exercice clos fin mai, soit une croissance supérieure à 15% par rapport aux 34 M€ de l’exercice 2009-2010. Pas mal pour une société partie de 14,2 M€ fin mai 2007 ! Et la marge opérationnelle devrait rester stable autour de 13% à 15% (un chiffre difficile à vérifier, la société ne publiant pas de bilan consolidé).

Une croissance alimentée par la diversification du catalogue de solutions et d’activités au cours des deux dernières années et les opérations de croissance externe. DCI a notamment renforcé son offre systèmes en obtenant les certifications Netapp, Pillar Data System, VMware, Citrix et Converged Infrastructures HP. L’intégrateur a également resserré les liens avec Microsoft, ce qui s’est traduit par une intense activité de projets de migration vers Windows 7.

Sur la sécurité, il est devenu partenaire gold Check Point et a démarré des partenariats avec Palo Alto, Zscaler et Wallix. Au passage il s’est constitué une business unit Gestion des identités avec les offres Imprivata, Varonis et Usercube. Des cartes qui se sont ajoutées aux offres Secure Computing et ArcSight qu’il relayait déjà et sur lesquelles il a renforcé sa pénétration.

Sur la partie réseau, il a bénéficié de son choix précoce pour H3C, racheté par HP en 2010. Et sur la partie télécoms, le rachat de l’installateur en téléphonie Semaphores Systèmes en juin 2009, a contribué à solidifier ses relations avec Avaya et à préparer la percée en cours de Microsoft Lync.

Nicolas Ippolito dit également rencontrer un grand succès avec son centre de support fonctionnant en 24×7 (sans interruption) ainsi qu’avec son centre d’hébergement des Ulis. Mais, alors qu’il dispose de toutes les compétences pour se lancer dans le Cloud computing, l’intégrateur se contente de proposer des services de PRA ou de téléphonie sur IP, laissant à d’autres le marché naissant des infrastructures à la demande et préférant miser sur la revente des offres de gros faiseurs.