DCI, qui se présente comme l’un des derniers intégrateurs indépendants, vient de connaître deux années de croissance échevelées, qui l’ont fait passer d’une envergure régionale à nationale.
Parti de 14,2 millions d’euros de chiffre d’affaires en mai 2007 juste avant l’entrée à son capital du fonds d’investissement EPF Partners, l’intégrateur aura multiplié par 2,5 sa taille en deux ans et demi. Il s’apprête ainsi à publier un CA de près de 36 M€ pour l’année 2009 (contre 28 M€ en 2008). Dans le même temps, son effectif est passé d’une quarantaine de collaborateurs à près de 120 et son taux de rentabilité est resté constant, autour de 13%.
Conformément à la stratégie qu’il s’était fixée à l’époque, l’intégrateur a multiplié les opérations de croissance externe et les ouvertures d’agences en régions. Fin 2008, il rachète ainsi l’intégrateur nordique Netspep, s’implantant du même coup à Lille. Même démarche à Rennes, où il prend le contrôle de GenIP et à Toulouse, où il prend pied en février 2009. Il crée parallèlement l’agence de Brest.
En juin 2009, il s’empare de l’intégrateur en téléphonie Sémaphore Systèmes, qui pèse 1,2 M€ de CA et emploie douze collaborateurs. Un rachat qui lui permet de renforcer son activité convergence, d’élargir son champs d’intervention aux call centers et au CRM et de faire d’Avaya l’un de ses cinq premiers partenaires. Son patron, Thomas Lambert, est nommé à la direction de sa business unit télécoms.
Un datacenter et une pluie de référencements
Au-delà des opérations de croissance externe, l’intégrateur n’oublie pas les investissements internes. Début 2009, il inaugure dans ses nouveaux locaux (toujours dans la zone de Courtaboeuf en Essonne) un centre de calculs capable d’accueillir une soixantaine de baies (extensible à 200). Un centre qui lui permet de lancer des offres d’hébergement et de plan de reprise d’activité (PRA) et bientôt des offres SaaS (avec Zscaler et Websense).
Dans le même temps, il multiplie les référencements. Début 2009, il signe avec H3C (la gamme grands comptes de 3Com), complétant ainsi son portfolio réseaux (déjà composé des offres Cisco et Enterasys) sur la partie centres de calculs. Dans la foulée il se lance dans la gestion de logs avec AirSight, la protection de bases de données avec Imperva et étoffe son offre de proxy et de filtrage Web avec Websense. Toujours sur la partie réseaux, il référence en fin d’année les solutions d’accélération de Riverbed et celles d’équilibrage de charge de A10 Networks en complément de ses offres F5 et Radware.
Des partenariats avec Citrix, VMware et Bouygues Télécoms
En septembre, il étoffe son catalogue systèmes en signant avec Citrix puis VMware après avoir enfin déniché les profils capables de pousser ces offres ainsi que celles de Netapp et Pillar Data Systems, signés quelques mois plus tôt. Enfin, sur la partie téléphonie, il a officialisé en décembre dernier un partenariat avec Bouygues Télécoms lui permettant de compléter ses offres de ToIP avec des liens WAN, des lignes fixes et mobiles et de proposer ainsi des solutions de téléphonie de bout en bout.
Sur sa lancée, l’intégrateur pourrait bien atteindre dès cette année l’objectif de 50 M€ de chiffre d’affaires qu’il s’était fixé lors du LBO avec EPF Partners. Dans cette perspective, David Bertrand, son président, a bon espoir de finaliser deux nouvelles acquisitions au cours de l’exercice. Et trois nouvelles agences sont d’ores et déjà en cours d’ouverture : Chateauroux (avril), Aix (mai) et Bruxelles (juin). Des implantations à Lyon et Strasbourg pourraient suivre avant la fin de l’année, complétant sa couverture nationale.
Malgré cette croissance à marche forcée, la société est non seulement parvenue à maintenir une forte rentabilité mais elle a aussi semble-t-il réussi à préserver sa cohésion interne : selon son président, elle n’a eu à déplorer en deux ans aucune démission. Décidément, DCI semble bel et bien au centre d’un cercle vertueux.