Dans la dernière livraison de son CloudIndex, PAC confirme la progression de l’adoption du Cloud par les entreprises françaises. PAC met également en relief une attente très forte en services d’accompagnements et en hébergement de proximité.


Le cabinet Pierre Audoin Consultants (PAC) vient de dévoiler la troisième édition de son étude CloudIndex, qui mesure le niveau de maturité des entreprises françaises vis à vis du Cloud computing. Une étude qui confirme et complète les principales conclusions de l’étude Markess sur le même sujet parue le mois dernier.

Premier enseignement de cette étude, qui porte sur un panel de plus de 195 entreprises représentatives de l’économie française, le taux de maturité des entreprises françaises vis-à-vis du Cloud progresse. Exprimé sur une échelle de 1000, ce taux est passé de 443 l’année dernière à la même époque à 455.

Mais cette étude est surtout l’occasion de faire un point sur l’adoption du Cloud par les entreprises et l’évolution du marché Ainsi, l’adoption du Cloud progresse légèrement, selon Pierre Audoin Consultants : 29% des entreprises interrogées y ont recours contre 25% il y a un an. « Si les grands comptes l’ont intégré dans leurs habitudes de sourcing et que les TPE y voient un moyen d’accéder à des ressources professionnelles à prix modique, le Cloud paraît plus nébuleux aux PME, qui constituent l’essentiel du tissu économique français », écrit Olivier Rafal, directeur de recherche chez PAC et auteur de l’étude, dans son rapport.

La moitié des entreprises (48%) recourant au Cloud le font pour bénéficier d’offres SaaS (contre 29% pour des offres IaaS et 5% pour des offres IaaS). Les offres IaaS concernent surtout les ETI et les grands comptes qui ont besoin de puissance de calcul supplémentaire ou de plans de sauvegarde externalisée.

Les raisons de ne pas utiliser le Cloud sont, dans l’ordre, les problèmes de sécurité, l’absence de solutions adaptées au métier, l’absence de gains financiers démontrés, les difficultés de transition et la performance insuffisante des solutions.

En revanche, les entreprises qui utilisent le Cloud sont convaincues de ses bénéfices : les trois quart de celles ayant recours au SaaS considèrent qu’au moins une de leurs applications Saas est stratégique pour leur business et 41% prévoient d’étendre l’utilisation du SaaS (en nombre d’applications et en nombre d’utilisateurs) dans les trois ans à venir. La principale motivation de recourir au Cloud est sa flexibilité devant les éventuelles réductions de coûts.

A propos des coûts, Olivier Rafal rappelle que s’il n’y a « pas de serveurs à acquérir et à maintenir, de licence à payer d’emblée ou d’application à développer, le coût total du Cloud sur une durée de 3 ou 5 ans égalera voire dépassera les investissements initiaux. En revanche, il est vrai qu’un abonnement représente un type de dépenses différent, et qu’une gestion très fine, basée sur une véritable élasticité à la hausse comme à la baisse de l’usage des ressources, peut drastiquement limiter les dépenses. »

Mais si des applications peuvent revêtir un caractère stratégique, poursuit Olivier Rafal, il y a un pas avant d’arriver à de véritables stratégies d’entreprises s’appuyant sur le Cloud. Seules 11% des entreprises déclarent avoir défini une telle stratégie. La mise en œuvre de cette stratégie est, soit-dit en passant, essentiellement confiée à la DSI, qui « regagne ainsi un rôle prépondérant dans la transformation du SI alors que dans a plupart des cas, le Cloud est utilisé en ordre dispersé. »

Autre confirmation de cette étude : les entreprises plébiscitent les acteurs capables de leur garantir un hébergement en France. C’est le premier critère de choix d’un prestataire de Cloud public, cité par 46% des répondants (et même 50% pour un prestataire de Cloud privé). Une proportion qui a fortement évolué par rapport à l’année dernière où ce critère ne ressortait qu’en deuxième position (cité par 20% des répondants) derrière le service (32%). Le service reste un critère de choix essentiel d’un prestataire de Cloud public pour 20% des répondants.

Une attente de services qui s’exprime à l’égard des fournisseurs de Cloud mais plus généralement vis à vis des prestataires de services informatiques. Les entreprises utilisatrices attendent en effet « un accompagnement de proximité », souligne Olivier Rafal, notamment pour intégrer le SaaS à leur système d’information existant (65%) et pour les conseiller sur le choix des solutions SaaS (35%). En revanche, moins de 10% des entreprises attendent de leur prestataire de services une customisation de leurs applications SaaS.

Pour finir, PAC livre quelques chiffres sur l’évolution de la dépense Cloud en France. Le marché du Cloud public a dépassé le milliard d’euros au début de l’année et devrait continuer à progresser de 29% en moyenne chaque année d’ici à 2018, selon PAC. En y ajoutant ses déclinaisons privées, hébergées et managées, il devrait dépasser les 3 milliards d’ici à la fin de l’année et même 5 milliards avec la fourniture de clouds et les services autour du Cloud (conseil, intégration…). Des services évalués à 1,2 milliard d’euros cette année en croissance moyenne de 39% par an.