Les entreprises françaises commencent à prendre toute la dimension de l’informatique en nuage, non pour des raisons de coûts, mais bien pour la flexibilité amenée par le modèle.

Les entreprises françaises sont sur la « bonne voie » en terme de maturité Cloud. C’est la conclusion du baromètre Cloudindex du cabinet de conseil Pierre Audoin Consultants dont la première édition a été publiée hier, mardi 25 juin. Ce baromètre, qui a pour vocation d’analyser le niveau de maturité des entreprises françaises en matière de cloud, sera publié tous les semestres et vise ainsi à cartographier, sur la durée et à intervalle régulier, le secteur. Mais la démarche va également au-delà : dès septembre, le site cloudindex.fr mettra également à disposition un service d’auto-évaluation qui permettra aux entreprises de confronter leur démarche cloud ainsi que leur niveau de maturité avec les moyennes de leur secteur. Cette « grille de lecture », gratuite, sera enrichie progressivement et viendra par la même occasion alimenter les publications semestrielles du Cloudindex.

Premier constat de ce premier baromètre, qui repose sur 220 réponses d’entreprises et d’établissements publics, 33 % des répondants affirment avoir recours au cloud. «Le cloud ne concerne évidemment pas tout le monde, mais il existe bel et bien », explique PAC dans son baromètre, un brin optimiste. Et parmi ces 33 % d’utilisateurs de services cloud, le Saas reste encore le mode le plus consommé par les entreprises avec 62 % des réponses. Suivent logiquement le Iaas (34 %) et le Paas, le segment qui monte, avec 22 % des réponses. 16 % de ces entreprises utilisent deux de ces types d’informatique dématérialisée et 8 % s’appuient sur les trois couches de services cloud. Pour PAC, il s’agit ici d’une preuve que l’usage se répand, un usage dopé notamment par des offres qui se multiplient sur le marché. Et la tendance ne va pas faiblir dans la durée. Le cloudindex a permis ainsi d’établir que 67 % des utilisateurs du cloud envisagent d’intensifier leur usage du Saas d’ici à trois ans. Ce taux atteint même 72 % pour le Iaas et 68 % pour le Paas.

D’un point de vue sectoriel, les départements RH concentrent en France les usages du Saas. Les applications Saas dédiées à la gestion des ressources humaines et des talents sont utilisées par 45 % des répondants adeptes du cloud. Curieusement, le CRM n’apparait qu’à la 4e place des usages, avec 24 % des réponses. Derrière, les applications verticales et métiers (29 %) et la bureautique et la collaboration (24 %). Si la présence du Saas dans la collaboration n’est pas forcément nouvelle, on remarque toutefois que son recours dans le segment des applications métiers est plutôt surprenant, et démontre, pour PAC, « un bon niveau de maturité ». Le Saas n’est ainsi plus réservé à des applications non sensibles, mais joue un rôle clé dans les SI des entreprises « cloudifiées ». Ce cloudindex révèle par ailleurs – et c’est un point clé – que parmi ces entreprises utilisatrices du Saas, 59 % d’entre elles affirment qu’au moins une application Saas est considérée comme stratégique.

Côté Iaas, le Cloudindex indique une prédominance du cloud privé en matière d’usage. A 75 %, les entreprises s’appuient sur un cloud privé, contre 20 % pour le cloud public, lorsqu’il est question de la couche infrastructure du cloud. Les entreprises qui ont recours au Paas, quant à elles, le font surtout pour développer des applications Web dans 31 % des cas, des applications métiers (22 %) et pour étendre les applications du marché (17 %).

La flexibilité avant les coûts


Voilà pour la cartographie des usages. Mais il convient également de retenir de ce premier Cloudindex les raisons qui ont poussé les entreprises françaises à opter pour le cloud. Si longtemps la notion de coût (Opex vs Capex) est restée la motivation première de l’adoption du cloud, ce baromètre révèle que le critère n°1 est aujourd’hui devenu la flexibilité, pour 71 % des entreprises utilisatrices (35 % jugent cela « important » et 36 % « très important »). La réduction des coûts n’arrive qu’en seconde position, citée par 56 % des répondants. Une preuve, souligne PAC, que les entreprises ont mené des réflexions construites en terme de cloud. Bref, le cabinet parle « d’une maturité croissante dans la perception et l’approche du Cloud ». Surtout, les organisations sont parvenues à dépasser les arguments basés uniquement sur le coût, pour entrer dans des considérations davantage tournées vers l’intégration.

Evidemment, il reste certains écueils. A commencer par les barrages au cloud identifiés par les entreprises. Surtout, certains de ces barrages ou obstacles sont révélateurs d’un manque de maturité car ils ne se basent finalement que sur des perceptions, analyse PAC. Ainsi, presque sans surprise, les problèmes de sécurité sont cités par 44 % des entreprises ayant décidé de ne pas avoir recours au cloud. Viennent ensuite l’absence de solutions adaptées au métier (37 %) et la trop faible démonstration de gain financier (34 %). Des obstacles, affirme PAC, que l’on peut pourtant « facilement aplanir » et qui « ne sont pas insurmontables », citant notamment les niveaux de sécurité des prestataires de cloud « généralement supérieurs à celui que la plupart des entreprises peuvent offrir » ou encore les « bénéfices liés à l’agilité » du cloud, à intégrer dans les réflexions. Ce qui, pour Olivier Rafal, consultant principal chez PAC, démontre la nécessité d’un accompagnement et un besoin de pédagogie auprès des entreprises.

Et cela pourrait bien être le rôle des intégrateurs, SSII et autres partenaires, qui constituent encore, selon le baromètre, des partenaires privilégiés en matière, notamment, de prescription d’offres cloud (pour 20 % des répondants). 45 % recherchent chez leurs partenaires l’intégration avec l’existant – prenant ainsi conscience que le Saas n’est pas « qu’une solution clé en main » – et 18 % du conseil sur le choix des applications à passer en Saas.

Enfin, si d’une façon générale, « le cloud a des clients » en France, résume Oliver Rafal, il apparait encore que cela n’est pas inclus, dans la grande majorité des cas, dans une stratégie claire et définie. Ainsi, seulement 12 % des entreprises répondantes affirment avoir élaboré une stratégie en matière de cloud. C’est la DSI qui porte cette stratégie dans 68 % des réponses (le Pdg n’est porteur du projet que dans 9 % des cas, et le Comex pour 17 % des répondants). Tout comme la mise en œuvre, qui revient également à la DSI dans 84 % des cas. Sur ces 12%, 85 % sont des entreprises utilisatrices de services cloud et 15 % qui ne le sont pas. Attentisme ou rejet, s’interroge alors le cabinet.

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