Orange ne souhaite pas racheter Atos rapporte BFM. La direction de l’opérateur ne suivra donc pas la proposition de la CFE-CGC du groupe Orange. « L’une des ambitions majeures du plan Engage2025 étant de renforcer Orange Business Services et d’achever sa transformation, c’est bien dans ce périmètre qu’une acquisition pourrait produire les meilleurs effets. Une analyse rapide fait apparaître qu’un mariage avec Atos serait profitable pour les deux groupes avec un fort effet de transformation et de très bonnes synergies en perspective. », écrivaient lundi dernier dans une lettre adressée au PDG et aux administrateurs de l’opérateur, Hélène Marcy et Thierry Chatelier, respectivement vice-présidente et secrétaire général adjoint de la CFE-CGC Orange, tous deux membres du Conseil de Surveillance Orange Actions (qui représente les actionnaires salariés au sein du conseil d’administration de l’opérateur). « Orange & Atos deviendrait ainsi le leader de la Cybersécurité en Europe (sur un marché actuellement très fragmenté), mais aussi un acteur de poids face aux GAFAM sur le Cloud. Ensemble, ils seraient aussi en mesure d’investir significativement dans la R&D technologique », ajoutaient les deux représentants des salariés-actionnaires, qui voyaient là « un projet de nature à séduire les investisseurs (certainement bien d’avantage qu’une promesse de dividende), en ouvrant un futur porteur de perspectives positives pour toutes les parties prenantes »

Ils rappelaient que nombreux sont les dirigeants d’Atos venant d’Orange, à commencer par son directeur général Elie Girard, qui fut directeur de la stratégie et du développement international de l’opérateur. « Il serait en pleine capacité, à l’issue du mandat de Stéphane Richard, en mai 2022, de prendre la tête du nouveau groupe » écrivaient les deux signataires à propos du CEO de l’ESN.

Ils préconisaient d’utiliser pour cette acquisition les 2,2 milliards d’euros récupérés par Orange dans le cadre d’un litige avec l’Etat, et de s’appuyer sur un emprunt complémentaire, « à un moment où Orange sait lever des fonds à des taux très bas ».

L’opérateur historique a répondu que ce projet ne serait pas inscrit à l’ordre du jour de son prochain conseil d’administration. Il précise que l’utilisation des 2,2 milliards d’euros sera soumise au conseil d’administration d’Orange et ensuite mise en œuvre « en visant une attribution juste et équilibrée de ces fonds au bénéfice du développement de l’entreprise, de ses salariés et actionnaires, via notamment une offre réservée au personnel et un engagement sociétal renforcé dans le contexte de la crise économique et sanitaire que nous traversons ».