Éditeur spécialisé dans la gestion de l’indirect, MyPRM voit ses ventes décoller après sa levée de fonds de mars dernier. Ce tour de table d’amorçage (de type pré-série A) lui a permis de lever plus d’un million d’euros auprès du fonds Takara Kapital et de plusieurs business angels. Des fonds qu’il a consacrés au renforcement de ses équipes et au recrutement d’un réseau de distribution. Son effectif est ainsi passé de 3 à 12 personnes en quelques mois et il devrait monter à 18 personnes d’ici à la fin de l’année.

Dans le même temps, l’éditeur a signé trois partenaires : l’agence marketing rochelaise spécialisée en cybersécurité Ndnm, l’intégrateur de logiciels parisien Infotem et le cabinet de mentoring de startups Tydex. Des partenaires qui sont venus s’ajouter à son partenaire historique Pad Consulting. Les partenaires seront aussi au cœur de son dispositif pour attaquer l’Europe. Des discussions sont en cours pour démarrer en Allemagne, au Bénélux, aux Pays Bas et en Suisse, où la compréhension de l’indirect est plus avancée et où l’éditeur a constaté la plus grande effervescence en matière d’outillage indirect.

Fort de ces investissements, ses ventes devraient atteindre 1 M€ cette année contre 400 K€ en 2020. Et le chiffre d’affaires devrait bondir à près de 4 M€ dès l’année prochaine.

Créé en 2017, MyPRM est né du constat que contrairement à leurs homologues américaines, les entreprises françaises et européennes n’avaient que marginalement recours au modèle indirect et que, quand c’était le cas, elles n’étaient pas correctement outillées. Son co-fondateur, Richard Bessis, avait conçu dès 2003 une suite marketing permettant aux clients de son agence de marketing digital de mettre des bibliothèques de contenus à disposition de leurs partenaires.

Après une expatriation aux USA pour tenter d’y acclimater sa solution, il en revient avec la conviction que les opportunités se situent plutôt sur le segment des PME et que les solutions américaines ne sont pas suffisamment personnalisables pour pouvoir s’adapter aux particularités du marché européen qui nécessite de gérer des problématiques d’exception. Il revend son agence marketing et fait évoluer sa suite pour en faire une solution full SaaS calibrée pour répondre aux besoins des PME.

Au démarrage, il cible le secteur des éditeurs IT qu’il connaît bien et dont il estime qu’il a beaucoup à gagner à amplifier le modèle indirect. Il signe rapidement iAdvize, Oodrive et Generix. Puis OVH, Docapost, Efalia et plus récemment Stormschield. Au total, il compte 25 clients sous contrat et table sur une quarantaine d’ici à la fin de l’année. Le rôle de ses partenaires va être d’adresser les autres secteurs d’activité, MyPRM se gardant les éditeurs IT et, depuis peu, les constructeurs IT.

Richard Bessis l’admet, les débuts ont été difficiles, les clients restant longtemps convaincus que le modèle direct était le seul viable. Mais la crise sanitaire, l’interruption des événements et des déplacements, ont permis d’accélérer la prise de conscience que l’indirect pouvait leur faire gagner du temps, leur permettre de couvrir des régions où ils ne sont pas, d’ouvrir des marchés de manière plus rapide et moins coûteuse et que les PRM (partner relationship management ou gestion de la relation partenaires) étaient le moyen de piloter ce modèle de vente.

Un constat fait également par Forrester qui a récemment réévalué le potentiel des dépenses logicielles mondiales dans le domaine de l’indirect de 1,5 à 2,1 milliards de dollars à l’horizon 2023.