Mitel a annoncé lundi le dépôt d’un dossier pour se placer sous la protection du chapitre 11 de la loi sur les faillites. Le géant canadien des communications unifiées entend ainsi recapitaliser sa dette, dont le coût est devenu difficilement soutenable ces dernières années.

Grâce au soutien d’une majorité de ses prêteurs et à un nouveau financement de 124,5 millions de dollars, Mitel prévoit une réduction significative de sa dette et de ses charges d’intérêts. Le plan vise à réduire l’endettement du bilan de l’entreprise d’environ 1,15 milliard de dollars et à réduire les charges d’intérêts annuelles d’environ 135 millions de dollars.

Mitel dit s’attendre à une sortie « rapide » de la procédure « avec un minimum de perturbation pour les clients, les employés, les fournisseurs ou les partenaires ». A noter que cette dernière ne concerne que les opérations aux Etats-Unis, au Canada et partiellement au Royaume-Uni.

« Nous sommes convaincus que les étapes que nous prenons pour optimiser notre structure de capital feront de nous une entreprise plus forte prête pour une croissance efficace et durable », commente dans un communiqué Tarun Loomba, PDG de Mitel. « Nos capacités renforcées à la fin de ce processus garantiront notre capacité à continuer de soutenir les clients et les partenariats avec des solutions innovantes, l’intégration des technologies émergentes et la satisfaction de leurs besoins en évolution de solutions de communication sécurisées et fiables pour les années à venir. »

Mitel est détenu depuis 2018 par le fonds britannique Private Equity Searchlight Capital Partners, qui l’a acquis pour 2 milliards de dollars. L’année précédente Mitel avait racheté Shoretel, un spécialiste des solutions de communications unifiées sous forme de services (UCaaS), pour 430 millions de dollars. En 2021 Mitel a cédé sa technologie UCaaS à RingCentral, privilégiant un partenariat avec ce dernier.

Dans un marché très concurrentiel, convoité à la fois par les géants du Cloud comme Microsoft et des spécialistes comme RingCentral et Zoom, Mitel n’est pas le premier à traverser des turbulences financières. Avaya s’est également placé à deux reprises sous la protection du chapitre 11 en 2017 et 2023.