Microsoft a détaillé les modifications annoncées en mai dernier apportées à sa politique de licences cloud en Europe et qui s’appliqueront à partir de début octobre. Elles sont une réponse à la grogne de clients et aux plaintes d’opérateurs cloud en Europe, qui expose le géant de Redmond à de possibles sanctions des autorités en charge de la concurrence.

Pour Microsoft, il s’agit donc de donner des gages qu’il ne bride pas la concurrence en rendant ses logiciels moins accessibles sur les autres clouds que sur Azure. Les modifications apportées souffrent toutefois d’emblée d’une limitation de taille puisqu’elles excluent trois des concurrents majeurs que sont AWS, Google et Alibaba. Un choix qui fait les affaires des opérateurs cloud européens mais pas des clients qui entendent s’appuyer sur l’infrastructure de ces autres géants du cloud.

Les nouvelles conditions doivent toutefois faciliter l’externalisation des logiciels et l’intégration des charges de travail dans les clouds des autres opérateurs. Microsoft ajoute ainsi un nouvel avantage de « virtualisation flexible », grâce auquel les clients disposant d’une Software Assurance ou des licences d’abonnement pourront utiliser leur propre logiciel sous licence pour créer et exécuter des solutions chez le fournisseur de leur choix à l’exception des trois susmentionnés.

Par ailleurs une nouvelle licence Windows Server est introduite, basée non plus sur les cœurs physiques mais sur des cœurs virtuels. « Les clients peuvent choisir d’accorder une licence Windows Server en fonction du nombre de cœurs virtuels qu’ils utilisent dans les machines virtuelles, ce qui facilite la licence de Windows Server lors de la virtualisation ou de l’externalisation », explique Microsoft. Les opérateurs cloud pourront de leur côté migrer plus facilement de charges de travail Windows Server héritées de serveurs locaux vers leurs serveurs cloud.

Microsoft veut également simplifier la virtualisation pour le poste de travail. Ainsi tout utilisateur d’une licence Microsoft 365 (F3, E3 ou E5) pourra virtualiser Windows 10 ou Windows 11 sur ses propres serveurs ou ceux des partenaires, sans plus avoir besoin de licence additionnelle (VDA).

Le programme Cloud Solution Provider (CSP) évolue lui aussi pour garantir plus de stabilité du prix des solutions. Les partenaires CSP pourront proposer des abonnements d’un ou trois ans pour plusieurs produits, notamment Windows Server, RDS (bureau à distance) et SQL Server.

De plus, avec le nouveau programme d’hébergement CSP-Hoster, les partenaires  pourront pré-construire plus souplement des solutions de PC ou de serveur hébergé. Les clients pourront soit apporter leur propre licence, soit obtenir la licence auprès du partenaire. Un contrat client Microsoft avec le partenaire participant et une preuve de licence seront requis pour exécuter ces solutions hébergées.

Microsoft invite les clients qui souhaitent utiliser AWS, Google et Alibaba à acquérir des licences directement auprès d’eux. Sans attendre l’officialisation de ces modifications, AWS avait dénoncé pendant l’été la « rhétorique » de Microsoft et ses pratiques discriminatoires, appelant à l’équité dans l’octroi de licences pour tous les acteurs dans l’intérêt des clients.