C’est finalement un conflit d’actionnaires qui est à l’origine du redressement judiciaire de l’intégrateur LSI Sud Informatique que nous avions chroniqué au début du mois. Déficitaire sur ses activités d’intégration Divalto et Sage X3 (qui représentaient 40% du chiffre d’affaires 2014), la société avait pris la décision de revendre ces dernières pour se recentrer sur son activité édition de progiciels, bien-portante. LSI est en effet éditeur d’un progiciel de gestion et d’un vertical pour les métiers de la parfumerie, de la cosmétique et des arômes, qui représente 2 M€ de facturations annuelles et qui dégage 10% de marge annuelle. Des produits qui sont leaders sur leur marché, selon LSI Sud Informatique, avec plus d’une centaine de clients en production, parmi lesquels l’Occitane, Hermes Parfums ou Sud Cosmetics.

Fin 2014, LSI revend son activité Divalto à Emplio et quelques semaines plus tard, il cède son activité X3 au groupe lyonnais SRA Informatique. Le produit de la vente est destiné à combler les 500 K$ de dettes accumulés sur ces activités à partir de 2012. À l’époque, l’entreprise avait en effet perdu une partie de son équipe commerciale et n’avait jamais réussi à retrouver son niveau d’activité antérieur sur son métier d’intégrateur. L’entreprise traînait depuis un sureffectif qu’elle n’avait jamais complètement résorbé.

C’est à la suite de la vente de l’activité X3 qu’éclate le différent entre deux des trois actionnaires. L’un reproche à l’autre les conditions de la vente de l’activité X3 et entame un contentieux qui a pour effet de déclencher une procédure de séquestre répartiteur et de bloquer durablement les sommes destinées au remboursement des dettes. Un contretemps que la société ne peut pas se permettre. D’où la procédure de redressement judiciaire, seul moyen de débloquer la situation.

Constatant que la société est rentable et que les fonds disponibles sont suffisants pour couvrir les dettes, le tribunal de commerce devrait logiquement accorder à la société sa sortie du RJ dans le cadre d’un plan de continuation à l’issue de la période d’observation (fin décembre-début janvier). Le différent entre actionnaires devrait se régler dans un second temps. Mais la société aura alors les capacités financières suffisantes pour faire face à ses éventuelles obligations, estime Alex Avila, son président.