Les États-Unis poursuivent leur bras de fer technologique avec la Chine en ajoutant à leur liste noire commerciale son poids lourd des infrastructures informatiques Inspur. Le groupe est un géant des serveurs, numéro deux mondial en 2022 avec plus de 10% de parts de marché selon des rapports trimestriels d’IDC et Gartner. Il est le premier fournisseur sur le marché intérieur pour les infrastructures cloud, hyperconvergées et fournit à lui seul plus de la moitié des serveurs dans le domaine de l’IA.

L’entreprise avait déjà été ciblée en 2020 en étant blacklistée par le Pentagone. Intel avait alors suspendu temporairement ses expéditions. L’inscription sur la « liste des entités » du département du commerce des États-Unis,  en même temps que 27 autres entités chinoises, signifie qu’Inspur aura désormais les plus grandes difficultés à s’approvisionner en composants clés, notamment ceux d’Intel, AMD et Nvidia pour les CPU et GPU.

En effet, toutes les sociétés de matériel, de logiciels et de services basées aux États-Unis, ou les sociétés étrangères qui utilisent des technologies américaines, devront demander une licence d’exportation américaine. Avec peu de chance de l’obtenir puisque la « présomption de refus » ou refus par défaut est la règle.

De quoi mettre à mal les relations commerciales établies par la société chinoise. Inspur a déjà créé bon nombre de joint-ventures, notamment avec Cisco, IBM, Microsoft, LG et Ericsson. Elle est aussi partenaire stratégique de SAP, VMware et Redhat. Des entreprises qui paieront les pots cassés du durcissement de la politique de Washington en perdant un client majeur.

Après un autre géant comme Huawei, Inspur va voir son développement entravé et avec lui un pan entier de l’augmentation de la puissance informatique de la Chine.