Jericho Capital, un des principaux actionnaires indépendants de VMware, qui détient 1,8% du champion de la virtualisation, a publié une lettre ouverte aux membres indépendants du conseil d’administration de la société. Le fonds d’investissement leur demande de s’opposer à une fusion inversée avec Dell EMC, une des options étudiées par Michael Dell et Silver Lake Partners et par leurs conseillers. Rappelant que cette option est critiquée par de nombreux analystes financiers dont Morgan Stanley, Deutsche Bank, Bernstein ou FBN Securities, la lettre indique que l’opération pourrait détruire de la valeur pour les actionnaires et causer des dommages significatifs à VMware.

Selon Josh Resnick, directeur associé de Jericho Capital, cette opération « surchargerait la croissance rapide de la société, les finances et une activité logicielle hautement stratégique avec le poids mort de la croissance plus lente, le fort endettement et l’activité historique dépendante du matériel de Dell. » Evoquant le départ récent du vice-président en charge des réseaux et de la sécurité chez VMware, Jeff Jennings, qui selon Business Insider a rejoint Google pour échapper au risque d’une fusion avec Dell, Josh Resnick estime que VMware perdrait de son attrait auprès des meilleurs talents. La fusion inversée aurait probablement aussi un impact négatif sur les partenaires VMware qui vendent du matériel provenant de constructeurs concurrents de Dell EMC. Enfin, Josh Resnick pense qu’une opération de cette importance requerrait pour longtemps toute l’attention du management de VMware et perturberait l’activité de l’éditeur.

Tous ces arguments sont balayés par Future Tech, un partenaire titanium de Dell EMC. Interrogé par nos confrères de CRN,son CEO a expliqué « qu’il s’agissait-là de la réthorique d’un actionnaire minoritaire » que Dell devait ignorer. « L’histoire démontre que lorsque d’autres organisations intègrent Dell, ces organisations enregistrent plus de bénéfices et atteignent une plus grande dimension », a-t-il déclaré ajoutant que VMware ne pouvait que profiter des forces de vente considérables de Dell EMC. « Michael Dell est un visionnaire. C’est pourquoi il accumule les succès », a conclu le partenaire. Il oublie apparemment qu’aujourd’hui, avec une dette de plusieurs dizaines de milliards de dollars, le patron du constructeur est au pied du mur.