Le marché de l’open source est loin d’être anecdotique en France et en Europe en général. C’est ce qui ressort d’une étude réalisée par Teknowlogy Group (anciennement PAC) pour le compte du CNLL, de Syntec Numérique et de Systematic, à l’occasion du Paris Open Source Summit 2019.

Très présent dans les technologies innovantes comme le cloud et, surtout, l’intelligence artificielle, qui nécessitent beaucoup d’intégration, l’open source représente 10,3% du marché des logiciels et services IT en France, soit un pactole de 5,23 milliards d’euros. En 2023, il pèsera selon l’étude 7,34 milliards d’euros et 11,9% du marché, ce qui représente environ 8,8% de croissance annuelle. L’Hexagone dame ainsi le pion à l’Allemagne où l’open source pèse 7% du marché des logiciels et services IT, et au Royaume-Uni où il représente 7,4% de ce même marché.

La croissance serait aussi moins forte chez nos voisins. Elle ne dépasserait pas l’an prochain 8,2% outre-Rhin et 7,6% outre-Manche. En revanche, elle serait plus soutenue dans le reste de l’Europe (+9,6%, soit 9,21 milliards d’euros en 2020).

Les auteurs de l’étude ont également interrogé 117 décideurs européens. Il en ressort que si l’utilisation de l’open source est encore majoritairement préconisée par le département IT, dans une organisation sur trois elle est désormais proposée par le directeur général ou par une direction métier.

Son choix est dicté principalement par ses capacités de personnalisation, alignées sur les besoins de l’entreprise, et par la volonté de celle-ci d’être indépendante des fournisseurs technologiques. La réduction des coûts est bien entendu un autre élément important. Il n’émerge toutefois qu’en troisième position, contrairement à 2017 où il apparaissait comme le principal critère de décision.

Citée par neuf entreprises sur dix comme un élément important de la transformation numérique de l’entreprise, l’open source est considérée comme préférable, voire incontournable, pour des domaines tels que l’intelligence artificielle (96% des réponses) et la gestion des données/blockchain (90% des sondés). Viennent ensuite l’edge computing/IoT (87%), la sécurité (85%), les outils de développement et les langages émergents (84%) et les applications en matière de cloud, de DevOps et d’infrastructure (81% des réponses).

L’open source apparaît également comme un puissant moteur de l’économie numérique européenne. Pour près de 80% des répondants, l’Europe devance ainsi le reste du monde en matière de compétences et d’adoption rapide du code source ouvert.