Amosdec est le principal grossiste de VMware en France. Serge Aziza, directeur associé de la société, et Thierry Malquin, son directeur technique, font le point sur le marché de la virtualisation.

 

Channelnews : Qu’avez-vous retenu de l’édition VMworld qui s’est tenue à Cannes fin février dernier ?

 

Serge Aziza : la principale annonce VMworld aura incontestablement été vSphere. Il s’agit d’une évolution de son hyperviseur et des outils de gestion associés. VMware parle de système d’exploitation de Datacenter virtuel car il ne s’agit plus seulement avec cette offre de gérer des ressources machines mais l’ensemble des ressources des datacenters : mémoires, stockage, processeurs et réseaux. Dans cette perspective, VMware a annoncé des API, vStorage et vNetwork, permettant aux fournisseurs de solutions de stockage et réseaux de s’intégrer dans vSphere.

 

Il y a-t-il eu des annonces en ce sens ?

 

Serge Aziza : Oui le ralliement le plus emblématique à vSphere a été celui de Cisco, qui a présenté Nexus 1000v, une déclinaison purement logicielle de son offre de switches dédiée datacenters. vSphere apportera également de nouvelle fonctions comme la fault tolerance, qui permet de cloner l’éxécution d’une machine virtuelle de façon à prendre le relai sans coupure en cas de panne.

L’autre grande annonce concerne les orientations en matière de postes de travail. VMware a ainsi annoncé un partenariat avec Teradicci, qui va permettre de mieux gérer le multimédia dans les postes de travail virtuels. Il a aussi indiqué travailler sur un hyperviseur pour poste de travail baptisé CVP (Client Virtualization plateform). De même il prépare une solution de virtualisation pour mobile (MVP) sur la base de la technologie de la société grenobloise Trango rachetée l’année dernière.

 

Quand ces technologies seront-elles disponibles ?

 

Serge Aziza : toutes les annonces autour de vShere devraient se concrétiser à partir de mai-juin. Quant aux produits pour les postes de travail, je pense qu’ils seront testables à partir de septembre.

 

VMware a aussi mis en avant le Cloud Computing. Qu’en est-il ?

 

Thierry Malquin : VMware avait en effet dévoilé une initiative autour du « Nuage » en septembre dernier lors de VMworld 2008 et en a encore beaucoup parlé à VMware 2009. Mais c’est encore un peu du Vaporware, du moins en externe. En interne, beaucoup en font déjà sans le savoir. En effet, le fait de d’avoir des machines virtuelles qui se déplacent sur des machines physiques en fonction de critères de disponibilité et de charge, correspond bien à la définition du Cloud. La nouveauté c’est que demain des applications pourront se déplacer à l’extérieur de l’entreprise sur les mêmes critères. Mais cette possibilité reste encore théorique et il faudra du temps et des efforts de standardisation pour que cela se concrétise.

 

La virtualisation reste selon toutes les études un marché dynamique malgré la crise. En tant que premier grossiste VMware, quelle a été votre croissance en 2008 et quelles sont vos perspectives cette année ?

 

Serge Aziza : Nous avons terminé l’année 2008 sur un chiffre d’affaires de 35 millions d’euros en croissance de 30%. C’est nettement moins que les années précédentes au cours desquelles notre croissance était plutôt à trois chiffres (120% en 2007). De fait, nous avons beaucoup plus ressenti l’impact de la crise économique au troisème trimestre 2008 que l’arrivée de Citrix et Microsoft sur le marché de la virtualisation. Mais si la croissance du marché a ralenti elle reste autour de 20 à 30%. C’est l’objectif que nous nous sommes fixés pour cette année.