La France, qui comptait 10 licornes en 2020, en héberge aujourd’hui 7 de plus, si nos recoupements sont bons (BlaBlaCar, Alan, Mirakl, Deezer, Voodoo, Doctolib, OVH Cloud, Ivalua, Daitaku, Back Market, Ledger, ContentSquare, Kyriba, Meero, Vestiaire Collective, Shift Technology et Veepee).

Cette croissance ainsi que la liste des entreprises du Next 40/French Tech 120 illustre la bonne santé de la French Tech.

Selon le quotidien économique Les Echos (qui cite quant à lui le chiffre de 15 licornes), ce dynamisme s’explique par une conjoncture favorable. Il y a tout d’abord un fort soutien de l’Etat, notamment au travers de bpifrance à l’origine d’une série de mesures de démarrage et d’accompagnement (aides au financement, investissements, accompagnements à l’international). La banque publique se trouve ainsi actionnaire d’une multitude de start-ups et scale-ups voire de quelques licornes. Le soutien apporté par les pouvoir publics n’a pas d’équivalent en Europeen Europe rappellent nos confrères.

Autre pilier important de la French Tech selon eux : les réformes fiscales lancées par le gouvernement d’Edouard Philippe. Le remplacement de l’impôt sur la fortune par un impôt sur l’immobilier et l’application d’un taux forfaitaire sur les revenus du capital – qui échappent ainsi au barème progressif de l’impôt – a changé l’image de la France et attiré les investisseurs. Avec 5,4 milliards d’euros levés en 2020 par 620 startups, l’Hexagone est au sein de l’Union européenne le pays qui a attiré le plus de capitaux (hors Royaume-Uni).

Une bonne partie de ces investissements proviennent de pays extérieurs, principalement des Etats-Unis. Au premier trimestre 2021, 40% des jeunes pousses ont ainsi bénéficié de fonds étrangers. Parmi les investisseurs de la French Tech, on trouve désormais des fonds de premier plan comme Sequoia Capital (Pennylane) ou SoftBank (ContentSquare).

Selon nos confrères, les entrepreneurs français ont le goût du risque. Parmi les « défricheurs », ils citent BlaBlaCar, Ynsect et InnovaFeed (protéines provenant des insectes), Voodoo (jeux vidéo mobiles) et Ledger (cryptomonnaies). Ces entreprises, qui n’hésitent pas à franchir les frontières et a réaliser s’il le faut des acquisitions stratégiques, ont pu s’appuyer sur des talents produits par un système éducatif de qualité (écoles d’ingénieurs, écoles de commerce, universités).

Pour conforter son beau palmarès, la Fin Tech se trouve aujourd’hui face à deux défis majeurs : prendre le leadership en Europe et faire sa transition écologique afin de répondre aux exigences croissantes des consommateurs, aux critères des fonds d’investissement et aux normes législatives.

On notera à ce propos que la Fin Tech est un élément moteur de cette transition. Le 21 avril dernier, La Tribune publiait un appel du « Climate Act », une initiative lancée par la Fintech Shine, soutenue alors par 106 pépites de la French Tech parmi lesquelles BlaBlaCar, Alan, Vestiaire Collective ou encore Backmarket. Comptant désormais 217 signataires, le texte dénonçait une réglementation « trop peu contraignante » pour les startups, qui leur permet de se focaliser sur leur croissance sans se préoccuper de leur empreinte carbone, alors même que le numérique est l’un des secteurs les moins vertueux en la matière « et que son explosion est incompatible avec les objectifs mondiaux de réduction de l’empreinte carbone ». Les signataires s’engageaient à « prendre les devants » et à publier avant la fin de l’année leur bilan carbone, y compris les émissions indirectes dont la mesure n’est pas obligatoire. Ils exigeaient que ces engagements soient désormais obligatoires pour toutes les entreprises du Next 40/French Tech 120.